À 27 Kilomètres de la capitale gabonaise, Libreville, s’étend un gigantesque site, la Zone spéciale économique de Nkok (Gabon Special Economic Zone - GSEZ). C’est plus de 1.200 hectares destinés aux administrations, aux commerces, mais surtout aux usines de transformation. Cette zone industrielle doit son attractivité aux incitations fiscales: exonérations d’impôts sur les dividendes, sur la propriété foncière, exonération de l’impôt sur les sociétés pendant 10 ans et de la TVA pendant 25 ans...
Ces mesures visent à séduire de nouveaux acteurs, comme cette scierie indienne. Pour son responsable qualité et certification, l’interdiction d’exporter les grumes brutes décidée par les autorités gabonaises depuis plus d’une décennie est juste salutaire. «Cela a permis de créer de petites unités de transformation locale et d’ajouter une valeur à notre bois, ainsi que de transformer l’économie locale», se réjouit Angone Ntang.
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À titre d’illustration, des meubles fabriqués à partir d’une grande variété d’essences rares, dotées de textures particulières et de couleurs singulières, sont exposés dans le show-room de Sarah Gnidéhou. «La particularité des produits qui sont vendus ici réside dans le fait que la matière première est recueillie sur le territoire gabonais. Le bois est tracé, il est certifié, il est légal. Donc, nous jouissons de toutes les possibilités de l’exploiter», dit-elle.
Porte d’entrée des investisseurs et permettant la création d’entreprises en 48 heures, la GSEZ, a entre autres, la charge de veiller au respect des dispositions conformes au cadre des activités développées dans cet espace économique. L’une d’elles oblige les entreprises à écouler au moins 25% de leur production localement.
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«Comme vous pouvez le constater aujourd’hui, le Gabon est le premier exportateur du contreplaqué en Afrique, pour une place de deuxième producteur dans le monde. C’est une valeur ajoutée qui est au profit de l’économie du Gabon. Nous avons réussi à créer une plateforme qui attire les investisseurs, notamment dans le secteur du bois. On parle ici de plus de 1,8 milliard de dollars d’investissements. Cela a permis de créer des industries, des sociétés qui absorbent à ce jour près de 1 million de m3 de bois/an. À travers cette infrastructure, nous avons réussi à créer plus de 8.000 emplois directs et 12.000 emplois indirects», se félicite Paul Dany Menga Bekale, responsable commercial de la GSEZ.
Pour rappel, après le scandale du Kevazingo-Gate, marqué par la saisie record en 2019 de 5.000 m3 de bois kévazingo pour une valeur de 7 millions d’euros dans des sites d’entreposage appartenant à des sociétés chinoises, l’Etat gabonais a décidé de serrer la vis.