Dans une note stratégique, Energy Capital & Power, plateforme d’investissement mondiale de premier plan axée sur l’Afrique pour le secteur de l’énergie, fait un focus sur les futurs exportateurs de GNL de l’Afrique, fort intéressant. Selon la plateforme d’investissement, «la demande mondiale de gaz devrait croître de 2,5% en 2024, soit l’équivalent de 100 milliards de mètres cubes (bcm). Avec plus de 620.000 milliards de pieds cubes de réserves prouvées de gaz, l’Afrique devrait contribuer à répondre à cette demande, alors que de nouveaux projets commenceront à exporter vers les marchés internationaux dès 2024».
Mozambique
Selon la note, le Mozambique a marqué sa présence à l’échelle mondiale en tant que pays exportateur de gaz avec son premier projet Coral Sul LNG. Le projet a livré sa première expédition de GNL vers la Croatie au quatrième trimestre 2022, marquant le début des exportations de GNL. L’installation Coral-Sul FLNG, avec une capacité de liquéfaction de gaz de 3,4 millions de tonnes par an (mtpa), devrait extraire et produire 450 milliards de mètres cubes de gaz du réservoir Coral pour l’exportation vers les marchés européens.
Lire aussi : Gaz: la république du Congo en passe de devenir un producteur majeur de GNL
En plus de Coral Sul, le pays progresse vers la mise en ligne d’autres infrastructures de GNL, notamment le terminal GNL de Rovuma – dirigé par les supermajors Eni et ExxonMobil – qui devrait produire 7,6 mtpa de GNL. Le projet, situé dans la province de Cabo Delgado, devrait être mis en service entre 2027 et 2028 et contribuera à la capacité d’exportation de GNL du Mozambique. «Le projet devrait actuellement achever le processus d’ingénierie et de conception frontale (FEED) cette année», souligne Energy Capital & Power.
Mauritanie et Sénégal: premières exportations vers l’Europe en 2024
La Mauritanie et le Sénégal devraient commencer à exporter du GNL vers les marchés européens d’ici le troisième trimestre 2024. Le projet GNL Greater Tortue Ahmeyim, qui traverse la frontière maritime entre les deux pays, est en voie d’achèvement et devrait produire 2,3 mtpa dans sa première phase, avec les phases achevées. Selon Energy Capital & Power, le projet devrait produire jusqu’à 10 mtpa.
De plus, le champ de gaz conventionnel de BirAllah – situé au large de la Mauritanie – est actuellement en phase de faisabilité et devrait démarrer la production commerciale en 2028. La production devrait culminer en 2030, visant 13 000 milliards de pieds cubes (tcf) de gaz naturel en Mauritanie, au large du bloc C8 à 2 500 mètres de profondeur.
Lire aussi : Gaz: la Tanzanie signe avec Shell et Equinor un accord pour du GNL
Pendant ce temps, le champ gazier conventionnel de Yakaar-Teranga au Sénégal, situé en eaux ultra-profondes, progresse. Le champ Yakaar-Teranga devrait approvisionner le hub GNL de Yakaar-Teranga en gaz naturel, avec une capacité de production de GNL ciblée de 10 millions de mtpa. Selon Energy Capital & Power, « le plan de développement prévoit la production de 550 millions de pieds cubes de gaz par jour, dont une part importante est destinée à l’exportation vers les marchés européens via un navire flottant de GNL ».
République du Congo: production locale d’électricité et exportations
La note d’Energy Capital & Power indique que le major énergétique l’italien Eni a livré la première cargaison de gaz à son installation flottante de gaz naturel liquéfié (FLNG) de Tango en République du Congo, installation Tango FLNG en décembre 2023. «Avec une capacité de liquéfaction d’un milliard de mètres cubes par an et une capacité de stockage de 16.100 mètres cubes, Tango FLNG devrait produire sa première cargaison de GNL d’ici le premier trimestre 2024. De plus, un deuxième navire FLNG d’une capacité annuelle de 3,5 Gm3 est en construction en Chine, et devrait démarrer la production sur le projet congolais en 2025». Ces installations – situées dans la concession Marine XII – visent à approvisionner le marché intérieur en électricité tout en exportant du GNL à l’échelle internationale – principalement vers l’Europe.
Tanzanie: la première expédition attendue en 2030
Selon la note d’Energy Capital & Power, la Tanzanie, avec environ 17.000 milliards de mètres cubes de réserves de gaz, se positionne comme une plaque tournante des exportations de GNL grâce à son projet Tanzanie LNG. Selon la présidente tanzanienne, Samia Hassan, le projet de GNL de la Tanzanie devrait devenir la plus grande initiative du pays, avec la première expédition attendue en 2030. Cela permettra à la Tanzanie d’exploiter ses réserves de gaz pour un usage domestique tout en exportant vers les marchés asiatiques et européens, positionnant ainsi le pays, situé en bordure de l’océan Indien, en tant qu’acteur clé dans le paysage énergétique en évolution.
Lire aussi : Gazoduc Nigeria-Maroc: ces découvertes de gisements gaziers qui plaident pour une accélération du projet
Outre le GNL, le pays a signé un protocole d’accord avec le Mozambique en novembre 2023, marquant un effort de collaboration visant à développer conjointement un réservoir de gaz naturel partagé. L’exploration de ce réservoir par la Tanzanie vise à produire du gaz pour l’approvisionnement national et régional, y compris pour des exportations potentielles.
Entre temps, le complexe Zafarani en Tanzanie, un réservoir gazier en eaux très profondes, est actuellement au stade de l’étude de faisabilité, avec pour objectif une production commerciale en 2029. La décision finale d’investissement est attendue en 2025. Les activités du complexe comprendront le forage de 15 puits et l’installation de collecteurs sous-marins.