Guinée: inquiétudes suite à la rareté de certains médicaments

Le 04/02/2023 à 10h39

VidéoDepuis la décision de l’Etat guinéen d’interdire l’importation, la vente et la distribution de médicaments par des acteurs non reconnus, il s’avère difficile de répondre à la demande des patients. Aujourd’hui, de nombreux médicaments sont introuvables sur le marché.

Que faut-il pour soulager ces nombreux Guinéens malades qui peinent à trouver des médicament ? La question est d’autant plus préoccupante qu’aujourd’hui trouver des produits pharmaceutiques, même par des médecins, relève d’un véritable parcours du combattant.

A ce titre, docteur Mamadou Adama Diallo dira que : «Le manque de produits affecte les médecins, car lorsque nous prescrivons une ordonnance pour un patient et qu’il ne la trouve pas, c’est le patient qui en souffrira. Incompréhensible, par exemple, est le manque d’insuline pour les diabétiques», regrette ce médecin.

Il est actuellement impossible de trouver certains produits pour diabétiques. Il en est de même pour les comprimés habituellement faciles à se procurer, le doliprane. Les acteurs du secteur de la santé cherchent à situer les responsabilités.

Pour Dr Bernard Kamano, pharmacien, plus nuancé, la pénurie de certains médicaments est la conséquences d’une décision qu’il faut malgré tout saluer : «Ce n’est pas parce que nous sommes contre ceux qui étaient entrain de manipuler les médicaments, mais c’était des fanatiques qui n’avaient aucune connaissance en la matière. Suite à cela, il y a eu un décret pour remédier à cette situation, penser à la santé de la population. Donc c’est une idée que je salue».

Néanmoins, poursuit-il, «si les médicaments pour diabétiques sont un peu rares, c’est vraiment inquiétant, car un diabétique doit normalement avoir son médicament à temps».

Pour expliquer les causes profondes de cette rupture, nous nous sommes approchés du Dr Sekou Diakité, médecin généraliste et cadre au ministère de la Santé. Il pense que : «nous avons une dizaine de firmes qui sont agréées par l’Etat et chargées de l’approvisionnement en médicaments. Ce sont ces firmes qui n’ont pas assumé leur part du contrat car normalement le pays doit disposer d’un stock de trois mois au minimum». Pour l’heure, il faut noter que ce manque de médicaments a surtout impacté l’intérieur du pays.

Par Mamadou Mouctar Souaré (Conakry, correspondance)
Le 04/02/2023 à 10h39