Guinée. Institut agronomique et vétérinaire de Faranah: de la théorie aux champs, il n’y a qu’un sillon à tracer

L'Institut agronomique et vétérinaire de Faranah où la théorie et la pratique se côtoient.

Le 20/12/2024 à 10h56

VidéoPour préparer ses étudiants au monde de l’entreprenariat, l’Institut supérieur agronomique et vétérinaire de Faranah, le seul du pays, inclut dans son cursus des séances pratiques au sein même du campus. Les futurs lauréats sont formés à la production, la transformation et à la commercialisation des produits agricoles.

Au «Pôle vie pour étudiants entrepreneurs» de l’Institut Supérieur Agronomique et Vétérinaire de Faranah, les étudiants s’initient aux activités économiques en rapport avec leur formation. À 14 heures sonnantes, Philippe Kolié est tout à ses concombres qu’il arrose avec mesure, «dans ce champ, que je gère avec un autre étudiant, je mets en pratique ce que j’ai appris en cours. Et ça m’aide beaucoup. Je ne puis imaginer que l’on puisse faire quatre années d’études sans passer par la pratique. À la sortie de l’Institut, le diplômé risque d’être confronté à de sérieux problèmes

Ces concombres, qui finiront bien évidemment sur les étals du marché local, sont le passage obligé pour se faire la main. La manière de conduire cette culture montre le degré de maitrise par les étudiants des théories dispensées par les enseignants comme Boubacar Diallo, chef du département «Agriculture».

Quelle que soit la culture, les ravageurs ne sont jamais loin et risquent d’anéantir des mois de travail et les investissements qui vont avec. «On enseigne aux étudiants les différentes manières de protéger les plantes contre les attaques des ravageurs. Cette lutte peut être mécanique ou biologique. Dans certains cas, les deux peuvent être combinées afin de sauver la plus part des cultures. Et c’est ce qu’ils apprennent avant devenir spécialistes des végétaux.»

Toujours au sein du centre, les étudiants sont initiés à la transformation et à la conservations des produits de la terre, un maillon qui fait encore défaut à plusieurs économies africaines. Parfaitement équipés, les futurs agronomes ont la possibilité d’envisager plusieurs expérimentations confie Sékou Drame, ingénieur agronome. «Les produits transformés ici sont essentiellement des produits du terroir. La transformation vise à leur donner de la valeur ajoutée et permet de lutter contre les pertes post-récolte des fruits et légumes. Actuellement, les étudiants travaillent sur des grumeaux de maïs, de fonio, thiakry à base de riz». Le thiakry est un dessert rafraichissant composé de semoule de mil mélangée à des produits laitiers. Sékou Drame sait de quoi il parle. En 2022, il soutenu une thèse sur les meilleures techniques de séchage de la mangue et de la patate douce.

L’Institut Supérieur Agronomique et Vétérinaire de Faranah s’est érigé en un centre de référence en Guinée, un pays où l’agriculture joue un rôle crucial dans l’économie nationale, contribue à 27,8 % du PIB et emploie plus de la moitié de la population active, selon la Banque mondiale. La campagne agricole 2023-2024 a bénéficié de 1900 milliards de francs guinéens contre 800 milliards un an plus tôt pour faciliter l’accès aux intrants, aux équipements, aux conseils et aux infrastructures de production.


Par Mamadou Mouctar Souaré (Conakry, correspondance)
Le 20/12/2024 à 10h56