Guinée: la fièvre de l’or s’empare des orpailleurs, adultes et enfants

Dans la mine, de nombreux jeunes adolescents tentent également leur chance.

Le 27/05/2023 à 08h37

VidéoA Siguiri, cité aurifère par excellence, il n’y a pas que des Guinéens sur les sites d’exploitation. Plusieurs citoyens de la sous-région ouest-africaine affluent dans l’espoir de faire fortune en tirant des entrailles de la terre quelques grammes du précieux métal.

A Siguiri, ville située au nord-est de la Guinée, à 761 kilomètres de la capitale Conakry, l’exploitation de l’or est la principale activité économique.

Dans cette localité, fortement peuplée, quasiment toutes les nationalités de la sous-région ouest-africaine sont représentées. Ouseyni Kabore, orpailleur originaire de Burkina Faso, est devenu, dit-il avec humour, Guinéen de fait: «Moi je viens du Burkina Faso. Mon travail c’est l’orpaillage. Je suis là depuis bientôt 4 ans. Maintenant, je travaille avec des jeunes que je fais venir».

En effet, sur le site beaucoup de jeunes font partie de la fourmilière, dont Mohamed Bakayoko. Ce dernier ne cache pas que le travail est pénible et parle du dilemme qui fait son quotidien: «Si on se lève le matin, souvent on a rien dans le ventre. Le soir si tu descends (dans la mine), tu es fatigué». Le travail, harassant, ne paye pas bien assure Kabore, le maître des lieux: «dans l’or, on gagne peu».

««Si on se lève le matin, souvent on a rien dans le ventre. Le soir si tu descends (dans la mine), tu es fatigué».»

—  Un orpailleur

En effet, si leur travail est véritablement difficile, c’est surtout parce que l’eau est difficile à trouver, informe informe Ouseyni Kabore: «Actuellement, comme il n’y a pas d’eau, on peut ramasser 7 ou 8 grammes d’or. Si c’est la saison des pluies, on peut gagner beaucoup plus».

Une idée partagée par Mohamed Bakayoko: «Le véritable problème, c’est l’eau. Sinon il y a l’or».

Dans la mine, de nombreux jeunes adolescents tentent également leur chance, une chance qu’il voudraient en or. Ce sont des enfants, précise Kabore, leu la présences sur les lieux est autorisées par les parents, soutient-il: «On vient avec des enfants après discussion avec leurs parents. Si on gagne, les enfants sont payés 60.000 Fcfa par mois».

Par Mamadou Mouctar Souaré (Conakry, correspondance)
Le 27/05/2023 à 08h37