Guinée: les états-généraux de l’agriculture et l’élevage pointent du doigt la corruption

Le 06/07/2024 à 08h59

VidéoEn Guinée, du 3 au 5 juillet, se tiennent à Conakry les états-généraux de l’agriculture et de l’élevage. Une rencontre qui, cette année, aborde le thème: «Comment traduire le potentiel agropastoral de la Guinée en levier pour l’autosuffisance alimentaire, la sécurité alimentaire et nutritionnelle?».

Les états-généraux de l’agriculture et de l’élevage qui se déroulent du 3 au 5 juillet courant ont réuni @ principaux acteurs du secteur de l’agriculture et l’élevage. Des deux premiers jours de l’évènement, il ressort des discussions et panels que la corruption est considérée comme le principal point de blocage du développement du secteur agricole.

Lamine Kaba, du patronat guinéen, souligne que «nul n’ignore l’importance de l’agriculture dans notre pays qui a de grands avantages non seulement humains ou agricoles, mais des avantages globaux, sachant aussi que tout peut s’améliorer si on peut être indépendant au plan agricole, si on peut se nourrir, si on peut exporter ce que nous produisons. Je suis heureux de pouvoir écouter des cadres qui ont de l’expérience à en revendre, des gens qui ont la volonté d’échanger et d’écouter. J’ai de l’espoir pour notre pays».

Cette rencontre n’a pas été qu’une simple occasion de partage d’expériences ou de documents. Elle était le moment de pointer du doigt les défis.

«L’équation est finalement simple à résoudre. Il y a des ressources naturelles, mais il manque les ressources humaines bien formées et surtout rigoureuses», fait remarquer Mamadou Diallo, ancien cadre de la FAO.

Parlant du laxisme et du défaut de rigueur qui minent le secteur de l’agriculture et l’élevage, le cas expliqué par Devise Koundouno est édifiant. Chargé des affaires extérieurs au bureau national de l’élevage, il confie avoir du mal à mener à bien sa mission. «Lorsqu’on a compris que je veux percer pour comprendre la réalité des choses, on m’a écarté complètement. On n’a même pas la chance de dire à nos responsables supérieurs de quoi nous souffrons, c’est pénible», regrette-t-il. Les responsabilités finalement sont partagées. Pas assez d’exigence de part et d’autre. État ou partenaire.

De ces états-généreux de l’agriculture et l’élevages, il ressort principalement deux points majeurs. L’état est invité à prendre ses responsables pour davantage veiller au mode de déduction des budgets et projets et les populations, à commencer par les acteurs clés du secteur, à servir leur pays par patriotisme.

Par Mamadou Mouctar Souaré (Conakry, correspondance)
Le 06/07/2024 à 08h59