C’est une zone enclavée, difficile d’accès. Et pourtant c’est dans ces montagnes que se trouve l’une des plus belles chutes d’eau de la région du Fouta-Djalon. La cascade de Nguilo est située à seulement cinq kilomètres du centre-ville de Mali. À moto, il faut compter au moins une heure et demie de route.
Alpha Oumar Souaré s’est improvisé en guide touristique pour la visite de ce lieu qui malheureusement ne fait pas partie des grands classiques du Fouta. «C’est un lieu où les gens viennent s’amuser, surtout les jeunes. C’est aussi un lieu touristique riche de plusieurs sites comme le Mont loura encore appelé la Dame de Mali. Pour moi, c’est un sentiment de fierté que d’appartenir à cette ville qui offre plusieurs points de vue qui permettent d’admirer la nature dans toute sa splendeur.»
La Dame de Mali tient son nom de sa forme. C’est une silhouette féminine sculptée dans la roche qui culmine à 1.500 mètres d’altitude. «Naturellement taillée dans la pierre, une femme d’une beauté remarquable surplombe la région depuis des siècles» disent de cette femme de pierre les sites dédiés au tourisme.
Mama Souaré, lui, se souvient de Mali, jadis véritable attraction touristique. «Nguilo réveille en moi de beaux souvenirs qui me procurent beaucoup de joie parce que c’était le lieu de rassemblement des jeunes de Mali».
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Mais ni la femme de pierre démesurément grande, ni le fracas de l’eau de la chute de Nguilo, ni même le paysage d’une Afrique encore vierge de toute défiguration n’ont convaincu les autorités de doter Mali et sa région d’infrastructures touristiques, pourtant pourvoyeuses d’emplois et de recettes qui seraient les bienvenues.
Pour nombre d’habitants de Mali, la situation que vivent les chutes de Nguilo est la conséquence de son accès difficile. «Ma dernière visite, en compagnie de quelques amis, remonte à trois ans. Nous avions passé de très bons moments, aidés par la fraicheur du climat si particulière de Mali», regrette Mama Souaré.
Pourtant, malgré le peu d’attrait qu’exerce cette région, certains habitants aiment venir dans ces lieux, fait remarquer Alpha Oumar Souaré. «Certains préfèrent la saison sèche parce que les vagues sont moins fortes. Ils prennent des photos dans la baignoire naturelle où ils se baignent. D’autres viennent pendant la saison pluvieuse, le spectacle des chutes d’eau est encore plus saisissant.»
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Aujourd’hui, les jeunes de la localité de Mali invitent les autorités à davantage d’implication pour valoriser ces joyeux touristiques. Un des rares centres de loisirs a finalement été abandonné. Plusieurs raisons sont évoquées, explique Alpha Oumar Souaré. «Différents endroits touristiques en Guinée ne sont pas aménagés et n’attirent donc pas grand monde. À cela s’ajoute l’accès difficile des lieux. Il faut que le gouvernement désenclave cet endroit.»
Mali est finalement une ville nostalgique d’un passé nettement plus animé qui a connu de fréquentes visites de touristes venus d’Europe et qui a aussi vu passer le Rallye Paris-Dakar. Aujourd’hui, tout n’est que silence.