Les autorités mauritaniennes ont décidé, depuis le 1er janvier, d’augmenter très fortement les droits de douane sur certains légumes importés, dans le but, selon elles, de protéger la production locale. Sachant que ces légumes sont importés essentiellement des Pays-Bas, du Maroc, de la Turquie et de l’Égypte, cette mesure s’est traduite par une grosse tension au marché des légumes de Nouakchott du fait d’une production locale incapable de couvrir la plus grosse part des besoins des consommateurs.
Il est à noter que ces nouveaux droits de douane concernent les importations de légumes comme les oignons, les pommes de terre, les choux, les carottes et les navets, qui ont vu leur taxe passer de 13,73% à 39,23%, et ce, quel que soit leur pays de provenance.
«J’importe des oignons et des pommes de terre à partir de la Turquie. Les taxes douanières ont connu une hausse exponentielle ces derniers jours, passant du simple à plus du double. Je comprends le souci légitime des autorités de protéger la production locale et de pousser à la pratique du maraîchage. Mais celle-ci est loin de pouvoir couvrir les besoins du marché. Le résultat est une forte hausse des prix au détriment du consommateur», souligne Hassan Khalil, importateur de légumes.
Et bien évidemment, cette hausse des taxe, combinée à une baisse de l’approvisionnement du fait que de nombreux camions marocains sont restés bloqués à Guerguerat, la frontière entre la Mauritanie et le Maroc, a entraîné des tensions sur certains légumes et une flambée des prix au niveau du marché.
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C’est le constat fait par Fatou Sall. Venue faire ses achats au niveau du marché «marocain», celle-ci a constaté une forte hausse des prix des légumes, dont plusieurs sont passés du simple au double. C’est le cas notamment des poivrons, des carottes, des oignons et des pommes de terre. «Tout est devenu trop cher», proteste-t-elle.
Il faut souligner que les importateurs touchés par cette forte hausse n’ont eu d’autres choix que de répercuter celle-ci sur les grossistes qui, à leur tour, l’ont répercutée auprès des détaillants. Et au final, c’est le consommateur qui trinque.