Les visites au Port autonome de Nouakchott se multiplient dans le sillage de la hausse du trafic portuaire et des perspectives de développement des échanges commerciaux entre la Mauritanie et ses partenaires. Ce flux est appelé à connaître une croissance conséquente avec le démarrage de l’exploitation de nombreuses ressources minières, d’hydrocarbures et d’hydrogène vert.
C’est dans ce cadre qu’une importante délégation européenne d’industriels opérant dans le secteur de l’énergie verte a visité le Port autonome de Nouakchott, les 25 et 26 avril courant. Cette visite vise à évaluer l’infrastructure dans la perspective de développement d’hydrogène vert en Mauritanie.
François David Martino, président exécutif de John Cockerille Management, donne des indications sur les activités de son entreprise dans le domaine de l’hydrogène vert et évoque les perspectives de coopération avec le port dans le cadre du développement de l’hydrogène vert en Mauritanie.
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Pour sa part, Francesco Pagnini, directeur de l’Agence italienne pour le commerce extérieur, opérant à l’ambassade d’Italie au Maroc, avec juridiction sur la Mauritanie, explique avoir fait le déplacement pour explorer les éventuelles opportunités commerciales que pourraient offrir la Mauritanie et le port de Nouakchott aux opérateurs économiques italiens.
Des explications ont été fournie à la délégation par Mohamed Ahmed Hamadi, directeur commercial du terminal à conteneurs du port de Nouakchott qui a décrit les services et facilités offerts par ce nouvel outil mis en service à partir de 2022. Ce terminal a permis une hausse du trafic avec une augmentation en 2023 de 17,35% du traitement des conteneurs.
Le port de Nouakchott, doté d’un quai de 2.025 mètres et d’un tirant d’eau de 15 mètres est le principal port d’entrer de marchandises en Mauritanie et sert également de port d’hinterland pour le Mali, pays enclavé.
En ce qui concerne l’hydrogène vert, la Mauritanie figure parmi les quatre pays africains, avec le Maroc, l’Egypte et la Namibie, parmi les plus ciblés par les industriels européens en quête d’une nouvelle source énergétique à même de réduire leur dépendance vis-à-vis des énergies fossiles.
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La Mauritanie est ciblée par de nombreuses entreprises du secteur des énergies pour la production d’hydrogène vert. Le plus gros projet d’énergie renouvelable au monde est annoncé dans ce pays par l’américain CWP Global, actif en Europe et en Australie, et spécialisé dans les énergies renouvelables. Il s’agit d’un projet Power to X de 30 GW, soit 30.000 MW.
Le protocole d’accord signé par le CEO de CWP Global, Mark Grandall, et le ministre du Pétrole, de l’Energie et des Mines, Abdessalam ould Mohamed Saleh, en mai 2021, prévoit le développement du projet au Nord de la Mauritanie sur un site désertique de 8.500 km2. Cet important projet Baptisé Aman, d’un coût estimé à 40 milliards de dollars, sera le plus gros investissement jamais réalisé au monde dans les énergies renouvelables.
Outre celui-ci, il y a le projet initié par la société britannique Chariot Oil and Gas qui compte opérer sa transition énergétique en investissant dans les énergies renouvelables, notamment l’hydrogène vert. Dans cette optique, elle a annoncé le 27 septembre 2023, la signature d’un protocole d’accord avec le ministère mauritanien de l’Energie, visant à développer une installation d’hydrogène vert d’une capacité de 10 GW.
La semaine dernière, une délégation d’industriels allemands a séjourné à Nouakchott pour étudier les opportunités offertes par le pays dans les domaines agricoles et de l’hydrogène vert.