Investissements de l’UE en 2025: sur les 46 projets phares, 26 sont destinés à l’Afrique

Le Conseil de l’Union européenne vient de dévoiler la liste des 46 projets phares du programme Global Gateway pour l’année 2025. L’initiative vise à encourager les investissements publics et privés dans les infrastructures, l’énergie verte, l’éducation et la recherche pour le développement durable. Cette liste des projets phares vise surtout à servir d’outil pour l’UE et ses États membres pour la communication stratégique et la visibilité au cours de l’année 2025 dans le cadre de l’engagement de l’UE avec ses partenaires.

En 2025, pas moins de 26 projets, soit plus de la moitié, sont situés en Afrique, couvrant divers secteurs clés: 16 projets relatifs au secteur du climat et énergie, 3 relatifs au digital, 1 relatif à l’éducation et la recherche, 3 dans le secteur de la santé, et 3 projets dans le transport.

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Une sélection qui reflète l’engagement de l’UE à soutenir ses partenaires africains dans leur quête de développement durable. «Ces projets phares sont identifiés sur une base annuelle et intégrés dans une liste de projets phares de Global Gateway qui comprend 218 initiatives des années précédentes, en l’occurrence 2023 et 2024», souligne le Conseil de l’UE.

«Chacun de ces projets phares doit atteindre une réalisation et une étape concrètes en 2025″, souligne le Conseil de l’UE dans son communiqué, reflétant l’urgence d’agir face aux défis environnementaux et énergétiques. Des jalons sont donc indiqués afin d’assurer la visibilité et l’impact tangible des initiatives sur le terrain. Examinons de plus près ces 26 projets africains phares.

Énergies renouvelables et transition énergétique

Avec 16 projets sur 26, le secteur du climat et de l’énergie occupe une place prépondérante. Autant dire que l’Afrique est au cœur de la stratégie climatique et énergétique du Global Gateway européen. Cette initiative ambitieuse, visant à mobiliser jusqu’à 300 milliards d’euros d’investissements mondiaux d’ici 2027, place le continent africain au cœur de sa stratégie de développement durable. De l’Égypte à l’Afrique du Sud, en passant par le Ghana et la Tanzanie, cette liste témoigne de l’ampleur géographique des efforts déployés.

Parmi les jalons fixés pour 2025, le projet «Nexus for Food, Water and Energy» (NWFE) en Égypte vise à conclure un accord avec les autorités égyptiennes sur l’affectation des fonds promis dans le cadre du volet énergétique conformément aux objectifs au 4ème trimestre 2025.

Le projet Medlink impliquant l’Algérie et la Tunisie est lui aussi listé. Il s’agit d’un vaste projet visant à décarboner les secteurs énergétiques de l’Afrique du Nord et de l’UE grâce à d’importantes capacités d’énergie renouvelable (solaire, éolien) et des interconnexions électriques sous-marines reliant l’Algérie et la Tunisie à l’Italie. En 2025, il est prévu la finalisation de la conception technique au 1er trimestre, l’étude d’impact environnemental au 2ème trimestre, les études de site préliminaires et campagnes de mesures au 3ème trimestre, et la signature d’un accord multilatéral de soutien au 4ème trimestre.

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Le «Southern Hydrogen Corridor», impliquant la Tunisie et l’Algérie, franchira une étape majeure au 2ème trimestre avec la préparation d’une déclaration d’intention politique commune sur la coopération pour son développement. De plus, une demande de statut de «Projet d’Intérêt Mutuel» sera déposée au 4ème trimestre dans le cadre du règlement sur les réseaux transeuropéens d’énergie (RTE-E).

Le Ghana, quant à lui, verra l’achèvement de l’étude de préfaisabilité de son «Integrated Bauxite and Aluminium Project» au 4ème trimestre. De quoi permettre l’identification et l’évaluation de multiples scénarios d’exploitation. Autre projet basé au Ghana: la réhabilitation du barrage hydroélectrique de Kpong au Ghana. Les jalons en 2025 sont la signature d’un prêt BEI et un accord de contribution européenne (au 3ème trimestre 2025), puis le lancement des travaux préparatoires au 4ème trimestre.

Pour le projet mondial d’hydrogène vert à grande échelle «Large-scale Global Green Hydrogen project» impliquant l’Argentine, le Maroc et la Namibie, les jalons 2025 comprennent un accord de partenariat foncier, une campagne de mesures du vent et la soumission d’une étude d’impact environnemental (tous au 4ème trimestre).

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En Mauritanie, le projet «High-tension electric interconnection line Nouakchott-Kiffa», visant à relier les villes de Nouakchott et Kiffa par une ligne à haute tension, connaîtra des avancées. Il est prévu la signature du contrat de prêt et de subvention entre la BEI et le gouvernement mauritanien au 4ème trimestre 2025.

Il y aura du nouveau pour le projet d’interconnexion électrique entre l’Ouganda et le Soudan du Sud, avec comme jalon en 2025 la signature de l’accord de prêt avec la Banque africaine de développement au 4ème trimestre. Pour le projet hydraulique «Mwache Water Project» au Kenya, le jalon en 2025 est la signature attendue de la première tranche de financement au 2ème trimestre. En Gambie, l’UE prévoit quelque chose pour le projet «Towards Green Growth». Visant à assurer un accès fiable à l’énergie en Gambie, le projet prévoit l’installation de panneaux solaires dans 100 infrastructures de santé et 1.000 écoles, devant être achevée au 4ème trimestre 2025.

Agriculture durable, reforestation, ressources hydriques

En Tunisie, l’expansion d’un système d’irrigation intelligent à d’autres exploitations sélectionnées et des formations ciblées sont prévues au 3ème trimestre, dans le cadre du projet «Promoting Sustainable Coastal Agricultural Practices». La publication d’un rapport de suivi sur l’hydrologie des zones humides est prévue au 4ème trimestre.

En Mauritanie, un projet visant à développer et renforcer la résilience de la vallée du fleuve Sénégal figure dans la liste des projets phares du Global Gateway pour 2025. Les jalons sont l’approbation d’un crédit espagnol au 1er trimestre, et la formalisation de l’accord de crédit au 4ème trimestre. L’initiative s’inscrit dans les efforts pour une gestion durable des ressources en eau et une agriculture résiliente face au changement climatique dans cette région sahélienne.

En 2025, le Conseil de l’UE prévoit de renforcer la chaîne de valeur et la résilience climatique du secteur du café en Afrique à travers le projet «Sustainable Coffee: Strengthening Value Chain and Climate Resilience in Africa». Il s’agit d’un projet multi-pays impliquant l’Éthiopie, l’Ouganda, le Kenya, la Tanzanie, le Malawi et la Côte d’Ivoire. En 2025, le programme sera lancé avec l’engagement des pays bénéficiaires au 1er trimestre, le déblocage de trois prêts italiens au 2ème trimestre et la mobilisation de sources de financement supplémentaires et de partenaires publics-privés au 3ème trimestre.

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Idem pour le projet d’investissement pour une agriculture urbaine durable en Tanzanie (Tanzanian sustainable urban food investment project (TASUFIP)). En 2025, il y aura la signature de l’accord de contribution de l’UE au 1er trimestre, le lancement des activités financées par la subvention européenne et la signature du prêt avec le bénéficiaire au 2ème trimestre.

En Côte d’Ivoire, le projet «Sustainable cocoa: from deforestation to reforestation» verra la signature d’un prêt-cadre de la BEI au 2ème trimestre 2025. Le projet vise une production de cacao plus durable dans le pays d’Afrique de l’Ouest. En RDC, c’est le projet «Virunga Conservation and Development Initiative» qui va se concrétiser davantage. Il s’agit d’une initiative plurielle pour la conservation du parc des Virunga en RD Congo et le développement local, avec plusieurs jalons en 2025: publication d’un livre, lancement d’un programme «Goma Net Zéro», et l’ouverture d’un corridor vert fluvial.

Comme on peut le constater, il s’agit d’une pluralité de projets couvrant de multiples aspects (énergie, eau, agriculture, infrastructures) et impliquant divers outils financiers (prêts, subventions, accords avec des bailleurs) et partenaires (BEI, bailleurs bilatéraux, secteur privé). Leur mise en œuvre réussie en 2025 constituera une étape clé pour la transition verte du continent.

Des jalons ambitieux pour le numérique, la santé, l’éducation

Dans le domaine du numérique, trois projets majeurs sont prévus. Tout d’abord, le «EU-Africa-India Digital Corridor» reliant Djibouti, l’Éthiopie, la Somalie, la Tanzanie, le Kenya et l’Inde. Selon le Conseil de l’UE, «en 2025, la due diligence (état des lieux) devrait être conclue au premier trimestre, suivie de la signature de l’accord de contribution au deuxième trimestre». Ensuite, le programme «Africa-EU Space Partnership» visant à renforcer la coopération spatiale entre les deux continents. Au premier trimestre 2025, son lancement officiel est prévu, tandis qu’au troisième trimestre, un deuxième document d’action devrait être adopté. Enfin, le projet «Somalia Connectivity Expansion» devrait voir la signature d’une première tranche au deuxième trimestre 2025, selon le Conseil.

Dans le secteur de l’éducation et de la recherche, un seul projet figure sur la liste, mais il est d’envergure. Il s’agit du «Port of Cotonou: support to the development of the port sector» au Bénin, en Afrique de l’Ouest. Plusieurs jalons sont prévus tout au long de 2025, notamment le lancement d’une plateforme de gestion du fret routier, la livraison d’un dispositif flottant de décontamination du bassin portuaire, l’amélioration de la sécurité et de la sûreté du port, ainsi que l’obtention de certifications environnementales.

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Côté santé, trois projets ont été retenus. En Égypte, un investissement dans le secteur des soins de santé devrait voir la signature des accords finaux au quatrième trimestre 2025. Au Burundi, le programme «PASS III» visant à améliorer l’accès aux services de santé gratuits pour les femmes enceintes, les enfants de moins de 5 ans et les personnes vulnérables devrait se concrétiser.

Enfin, le projet «Safe Birth Africa» concerne cinq pays: Côte d’Ivoire, Madagascar, Nigeria, Ouganda et Zambie. Plusieurs jalons sont prévus en 2025, notamment l’initiation de l’extension de l’utilisation de nouveaux médicaments recommandés, la publication de documents de plaidoyer régionaux et le lancement de partenariats techniques pour soutenir les fabricants africains de médicaments essentiels.

Des transports plus fiables et durables

Dans le secteur des transports, trois projets ont retenu l’attention du conseil de l’UE. Au Gabon, la deuxième phase du «Programme de Remise à Niveau du Transgabonais» prévoit des appels d’offres pour des travaux ainsi que l’acquisition d’un nouveau train de voyageurs, et la signature de l’accord de financement, tous prévus pour le quatrième trimestre 2025.

Au Sénégal, le projet des «aéroports modulaires» entrera dans sa deuxième phase en 2025, avec l’achèvement des travaux à l’aéroport de Ourossogui-Matam au premier trimestre, et le lancement des travaux dans trois autres aéroports au quatrième trimestre. Enfin, aux Seychelles, les travaux de réhabilitation et d’extension du Port Victoria devraient être lancés au troisième trimestre 2025.

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Avec ces investissements ambitieux, l’Union européenne affirme sa volonté de renforcer ses partenariats stratégiques avec le continent africain et de promouvoir des intérêts communs, tout en contribuant au développement durable et à la transition écologique.

La stratégie «Global Gateway» de l’UE vise à mobiliser jusqu’à 300 milliards d’euros d’investissements dans le monde entier entre 2021 et 2027. L’ampleur des financements européens mis en œuvre à travers les listes de projets phares actualisées chaque année, confirme l’ambition du Global Gateway de hisser les relations UE-Afrique à un nouveau palier de coopération mutuellement bénéfique.

Les 26 projets phares du Global Gateway 2025 en Afrique :

Source : Global Gateway 2025