«J’aime le karité, il y a bien longtemps, et comme c’est la saison, je suis venu m’approvisionner. Ce fruit a des vertus pour la santé», témoigne Mouniratou Sawadogo. Parce qu’ils mûrissent au début de la saison des pluies, ces fruits sont en pleine maturation et sont exposés un peu partout sur des étals de fortune installés en bordure des voies de circulation. Un commerce majoritairement exercé par des femmes. Entre la peur de l’expulsion et la raréfaction des acheteurs, le fruit de leur dur labeur devient de plus en plus difficile à cueillir.
Salimata Raabo s’adonne au commerce des fruits sauvages depuis quelques années dans le quartier Bendogo à Ouagadougou. Outre la crainte d’être expulsée par la police à tout moment, le négoce s’amorce difficilement pour elle, la bourse de ses clients étant mise à rude épreuve.
«Je vends des lianes chaque année à cette période. Après la saison, je vends autre chose. Le marché est timide. vous voyez que nous sommes installés illégalement ici donc à partir de 8 heures, nous cessons de vendre pour nous contenter du peu que nous avons gagné», affirme t-elle, résignée.
Saibata Sawadogo, une autre vendeuse, évoque la cherté des fruits pour justifier la platitude du marché.
«Le marché est morose. Cela est dû à la cherté des fruits. Ce n’est pas simple, nous n’arrivons plus à faire des bénéfices», dit-elle l’air désespéré.