Quand il parle de l’accord sur la zone de libre échange continentale africaine, la ZLECAf, le Secrétaire général Wamkele Mene ne cache pas sa fierté en raison de ce que représente cette initiative pour l’économie africain et les jeunes entrepreneurs. «Ce que nous avons réalisé est sans précédent. Pouvez-vous me citer une autre partie du monde où il existe un protocole juridiquement contraignant sur les femmes et les jeunes dans le commerce? Eh bien, vous n’allez pas en trouver.»
La ZLECAf, c’est le deuxième document continental le plus rapidement signé après celui qui instituait l’organisation de l’unité africaine, rendant encore plus fier le Secrétaire général de la ZLECAf.
«Nous avons donc pris ces aspirations, que le reste du monde pensait impossibles à codifier en droit, et nous les avons codifiées en obligations juridiquement contraignantes parce que nous pensons que nous devons être inclusifs, tirer des avantages réels d’un marché de 1,4 milliard de personnes qui, d’ici 2035, devrait représenter un marché de 6,2 milliards de dollars américains, et que nous devons créer des opportunités pour tous sur ce marché.»
Le360 Afrique s’est rapproché de quelques jeunes et femmes entrepreneurs qui ont participé à la deuxième édition du Biashara Afrika ou le forum d’affaires de la ZLECAf, sur ce que ça veut dire de commercer entre africains grâce à cette initiative. C’est le cas du jeune entrepreneur Michael Zarambaud, délégué de commerce et de la jeunesse centrafricaine auprès de la ZLECAf. «C’est vrai que nous avons connu un moment de crise très difficile mais nous sommes venus dire au monde entier et particulièrement à l’Afrique que nous nous sommes relevés. Car comme le dit l’adage, tomber n’est pas un échec, le problème c’est de rester là où nous sommes tombés. Nous avons amené une forte délégation pour montrer que nous sommes debout, que nous sommes prêts à travailler, que nous sommes prêts à participer au marché de la ZLECAf, que nous croyons en la dignité du peuple africain et que nous avons beaucoup d’opportunités d’affaires à proposer notamment dans le secteur des mines, l’agriculture, etc.»
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De l’autre côté de la salle d’exposition, Olivia Magnon range des produits de son entreprise «Divine Épice» qui opère dans la transformation des épices au Togo. Elle représente aussi l’Association des Femmes togolaises pour la Promotion de l’Exportation. Selon elle, les femmes togolaises n’ont jamais été aussi prêtes à exporter leur savoir-faire. A Kigali, elle est également venue voir si elle peut trouver des investisseurs pour agrandir son business. «La ZLECAf est une belle opportunité pour les jeunes et les femmes entrepreneurs mais aussi les hommes. J’aimerais faire appel à tout le monde notamment le secteur privé de mettre la main dans la pâte pour qu’on puisse travailler en synergie et avancer le commerce en Afrique.»
Avec la ZLECAf, l’Afrique se trouve à l’aube d’une nouvelle ère selon les promoteurs du projet. En favorisant l’intégration économique, la ZLECAf peut servir de vecteur d’une redistribution significative des revenus qui renforce l’autonomie des femmes et corrige les inégalités historiques. Selon un rapport des Nations Unies et du Secrétariat de la ZLECAf, sa mise en œuvre pourrait, par exemple, augmenter les salaires des femmes de 10,5%.