L’Afrique du Sud cherche de nouveaux marchés pour faire face aux droits de douane américains, selon son président

Le président américain Donald Trump s'exprime lors d'un événement d'annonce commerciale «Make America Wealthy Again» dans la roseraie de la Maison Blanche le 2 avril 2025 à Washington, DC.. 2025 Getty Images

Le 04/08/2025 à 08h42

L’Afrique du Sud cherchera de nouveaux marchés en Afrique et en Asie, alors qu’elle poursuit ses négociations avec les États-Unis sur l’instauration imminente de droits de douane de 30%, a déclaré lundi le président Cyril Ramaphosa.

Les États-Unis sont le deuxième partenaire commercial de l’Afrique du Sud. Pretoria a averti que le relèvement des droits de douane américains -parmi ceux qui seront imposés à plusieurs pays à partir de jeudi– pourrait lui coûter 100.000 emplois, alors que le taux de chômage dépasse déjà 30%.

Les droits de douane de 30% sur les exportations sud-africaines sont les plus élevés d’Afrique subsaharienne et s’inscrivent dans un contexte de relations diplomatiques tendues entre les deux pays.

«Notre priorité absolue est de protéger nos industries d’exportation», a déclaré M. Ramaphosa dans sa lettre d’information hebdomadaire.

«Nous continuerons de collaborer avec les États-Unis afin de préserver l’accès au marché pour nos produits. Nous devons également accélérer la diversification de nos marchés d’exportation, notamment en intensifiant le commerce intra-africain», a-t-il ajouté.

Afin d’éviter les droits de douane élevés, l’Afrique du Sud a proposé d’importer du gaz naturel liquéfié américain et certains produits agricoles américains, ainsi que d’investir dans ses industries minière et de recyclage des métaux, a indiqué le ministère du Commerce la semaine dernière.

Les nouveaux droits de douane toucheront particulièrement les secteurs sud-africains de l’agriculture, de l’automobile et du textile, qui, selon Pretoria, ne concurrencent pas l’industrie américaine, mais la soutiennent.

Le gouvernement a mis en place un bureau d’assistance qui aidera les exportateurs et les producteurs à explorer d’autres marchés dans le reste de l’Afrique, en Asie et au Moyen-Orient, a déclaré M. Ramaphosa.

Il fera également avancer le projet de zone de libre-échange pour le continent africain, a-t-il ajouté.

Les États-Unis ont annoncé la semaine dernière des droits de douane de 15% sur les exportations de plusieurs pays d’Afrique subsaharienne, dont le petit royaume montagneux du Lesotho, dépendant des exportations, qui avait initialement été menacé de droits de douane de 50%.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 04/08/2025 à 08h42