Le secteur de l’énergie au Cameroun a franchi une étape historique avec la renationalisation de la société d’’électricité dans le pays, Energy Cameroon (Eneo). La convention de rachat entre le gouvernement et le fonds britannique Actis a été signée le 19 novembre 2025 à Yaoundé.
Pour le gouvernement représenté par le ministre des Finances, cette reprise du secteur d’électricité est un acte de souveraineté énergétique, fer de lance de l’émergence économique du pays.
Des propos soutenus par plusieurs observateurs comme le journaliste Damien Djenda de la radio Magic FM, «tout pays qui se respecte doit avoir la main mise sur des secteurs sensibles comme l’eau et l’électricité. Avec cette renationalisation, le Cameroun va créer des emplois et les bénéfices engrangés par la nouvelle société publique pourraient être injectés pour la relance de l’économie nationale», a-t-il déclaré.
Lire aussi : Fraudes à l’électricité au Cameroun: le compteur ne tourne pas rond
Tout en reconnaissant l’intérêt que les Camerounais portent à cette étatisation, certains acteurs de la société civile émettent des réserves. Ils espèrent que la nouvelle société subisse pas les affres d’une gestion opaque tel qu’observé dans certaines d’autres sociétés publiques qui échappent miraculeusement à la faillite.
Prince Nguimbous Ntockne cache pas ses appréhensions, «nous voyons tous comment nos sociétés à capitaux publics fonctionnent actuellement. Certaines sont complètement asphyxiées à cause du favoritisme et du népotisme. La personne nommée à un poste de directeur général accorde des faveurs aux membres de sa famille en les nommant à d’autres postes de responsabilité», a-t-il déclaré.
Lire aussi : L’électricité au Cameroun: en 5 ans, le prépayé a fait baisser l’intensité de la fraude
Rappelons que le Cameroun contrôle désormais 95% des parts sociales d’Eneo, ayant acheté les 51% détenus par les fonds d’investissement britanniques Actis pour 78 milliards de Fcfa. Les 5% restants des parts sont détenus par le personnel d’Eneo. Avant la convention de Yaoundé, l’Etat détenait 44% des parts et Actis en détenait 51%.




