Lors d’une conférence organisée récemment par la Banque africaine de développement avec l’appui du Groupe international d’experts sur les ressources et le secrétariat du World Resource Forum, ils étaient nombreux, parmi les experts, à tirer la sonnette d’alarme sur la gestion peu rassurante, à leurs yeux, des ressources naturelles en Afrique. «Il y a des chevauchements entre la gestion des ressources naturelles et ce que cela signifie sur le climat et l’agenda du développement durable», a souligné Merlyn Van Voore, très inquiète.
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Selon la cheffe du secrétariat du groupe international d’experts sur les ressources à Genève, en Suisse, la fabrication de produits électroniques nécessite une attention particulière. En guise d’exemple, elle cite la gestion du recyclage des téléphones portables en fin de vie pour qui, selon elle, nécessite l’implication de plusieurs acteurs, notamment les fabricants, les travailleurs et les entreprises du secteur extractif, les utilisateurs finaux et les fournisseurs de réseaux.
De son côté, Vanessa Ushie, directrice par intérim du Centre africain de gestion des ressources naturelles et d’investissement de la BAD, a déclaré que l’Afrique et le monde sont confrontés à une crise de la nature.
«La nature fournit des biens essentiels et des services vitaux, et il ne s’agit pas seulement de valeurs économiques, mais aussi de valeurs écologiques, biophysiques et environnementales. Faute d’apprécier pleinement ces services, nous avons tendance à sous-estimer la valeur du capital naturel», a expliqué Ushie.
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Quant à Hans Bruyninckx, ancien directeur exécutif de l’Agence européenne pour l’environnement, la gestion durable des ressources devrait être renforcée en Afrique et dans les économies du monde entier. Il indique que «C’est important pour tous les habitants de la planète, étant donné la répartition profondément inégale des coûts et des bénéfices liés à la manière dont nous procédons aujourd’hui, en particulier dans le contexte africain».
Pour Bruyninckx, l’Afrique a été historiquement un exportateur de ressources, mais d’une manière profondément non durable. Il a ajouté qu’à l’avenir, le continent devrait jouer un rôle important dans la transition énergétique et les technologies de l’information sur lesquelles le monde s’appuie pour trouver des solutions intelligentes. Mais plus encore pour son développement social et le bien-être de ses populations.
Ces alertes surviennent à quelques jours de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques de 2023 (COP28), prévue du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï, aux Émirats arabes unis. Au menu sans doute, la gestion durable des ressources naturelles en Afrique, laquelle essentielle pour réduire la dégradation de l’environnement et encourager l’adaptation aux changements climatiques.