L’économie sud-africaine stagne avec une évolution du PIB de 0,1% au premier trimestre 2025

L'Afrique du Sud affiche le 5e taux de criminalité le plus élevé au monde (74,7/100) avec en moyenne environ 25.000 meurtres par an.

Le 04/06/2025 à 08h09

Le Produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique du Sud a cru de 0,1% au premier trimestre de cette année, l’agriculture ayant maintenu l’économie à flot et évité une croissance économique négative, a révélé mardi l’Agence des statistiques.

Commentant ce résultat, les économistes s’accordent tous à dire que la croissance de 0,1% est «décevante», notant qu’à moins d’une reprise plus marquée de la croissance économique d’ici la fin de l’année, une hausse du PIB réel de 1% pour 2025 semble actuellement exagérée, alors que l’économie est passée d’une croissance lente à une croissance pratiquement nulle.

Le professeur Raymond Parsons, économiste à la NWU Business School, a déclaré à cet égard que le chiffre décevant de 0,1% n’est pas une surprise, car il ne fait que confirmer plusieurs mois de données économiques à haute fréquence atténuées qui indiquaient ce résultat probable.

Bien que les évolutions mondiales défavorables du début d’année aient également joué un rôle, la faiblesse des données économiques était déjà perceptible avant cette date. Cette réalité était déjà annoncée récemment par plusieurs prévisions de croissance revues à la baisse pour 2025, notamment par le Trésor national (de 1,9% à 1,4%) et la banque centrale (de 1,7% à 1,2%).

Les économistes relèvent que si les tendances actuelles persistent, les perspectives de croissance pour cette année ne devraient être que d’environ 1% et pourraient atteindre environ 1,5% en 2026.

Il est clair que la reprise économique naissante en Afrique du Sud peine actuellement à s’accélérer et nécessite un soutien maximal pour consolider la reprise du cycle économique, notent-ils.

Compte tenu de l’incertitude liée à la politique intérieure et aux droits de douane américains au deuxième trimestre, ils prévoient que l’investissement du secteur privé restera faible à court terme.

Jee-A van der Linde, économiste principal chez Oxford Economics Africa, affirme que l’impact des droits de douane américains commencera à se faire sentir dans les données du deuxième trimestre, les exportations étant susceptibles de subir des tensions à l’approche du second semestre 2025. «Dans ce contexte, il est difficile pour les entreprises d’accroître leurs investissements et de développer leurs activités. Les chiffres du PIB du prochain trimestre ne devraient pas être beaucoup plus encourageants», a-t-il déclaré.

Pour sa part, Maarten Ackerman, économiste en chef chez Citadel, juge également «décevante» la croissance du PIB, bien qu’elle ait dépassé les attentes du marché, qui tablaient sur une contraction de 0,1%. Il estime toutefois que cette légère amélioration n’a «rien de réjouissant», car l’économie reste bloquée dans un cycle prolongé de faible croissance.

Ce chiffre porte la croissance annuelle à seulement 0,8%, soit bien en deçà de 1% et moins de la moitié du taux de croissance démographique, ce qui confirme que l’Afrique du Sud continue de connaître une récession par habitant, affirme l’expert économique. Et d’ajouter que sans réformes significatives et coordonnées, l’économie continuera de stagner, incapable de réduire significativement le chômage ou de relever les défis sociaux urgents.

Par Le360 Afrique (avec MAP)
Le 04/06/2025 à 08h09