L’Egypte lance la construction de sa première usine de production d’hydrogène vert

Energies renouvelables.

Energies renouvelables.

Le 09/11/2022 à 17h09

En marge de la tenue de la COP27, le président égyptien Abdel Fettah Al-Sissi a annoncé le lancement des travaux de construction de sa première unité de production d’hydrogène vert. Celle-ci est réalisée dans le cadre d’un partenariat avec le norvégien Scatec.

Très en avance dans le développement des énergies renouvelables et multipliant les mégaprojets dans ce secteur, l’Egypte a annoncé, mardi 8 novembre, par le biais de son président Abdel Fettah Al-Sissi, en marge de la COP27, le démarrage des travaux de construction de la première phase de son usine de production d’hydrogène vert. Cette première unité, dotée d’une capacité de 100 mégawatts (MW), est le fruit d’un partenariat entre l’Egypte et son partenaire norvégien Scatec.

Pour rappel, c’est en octobre 2021 que le Fonds souverain égyptien a signé un accord avec les norvégiens Fertiglobe PLC, un des principaux producteurs mondiaux d’ammoniac, et Scatec pour installer une unité de production d’hydrogène vert, lequel permettra à son tour la production d’ammoniac vert. A travers cet accord, Scatec devrait construire et exploiter l’installation, qui générera de l’hydrogène vert pour des quantités allant de 50 à 100 MW dédiées à EBIC, filiale de Fertiglobe, afin d’aider celle-ci à produire annuellement plus de 45 tonnes métriques d’ammoniac vert.

Les partenaires avaient estimé le coût total du projet à environ 5 milliards de dollars. Celui-ci devrait être réalisé en deux phases et la production devrait démarrer en 2025. A terme, l’investissement programmé devrait permettre la production de 1 million de tonnes d’ammoniac vert.

Rappelons qu’en mars dernier, l’Autorité générale de la Zone économique du Canal de Suez, le Fonds souverain d’Egypte, la Compagnie égyptienne de transport d’électricité et l’Autorité pour le développement et l’utilisation des énergies nouvelles et renouvelables avaient signé un protocole d’accord pour produire de l’ammoniac vert à partir d’hydrogène vert.

A noter que depuis les premières annonces de projets en Egypte, le pays ne cesse d’attirer des opérateurs étrangers. Dernier en date: l’indien ReNew Power, qui a annoncé un colossal investissement de 8 milliards de dollars pour la production d’hydrogène vert et de l’ammoniac vert depuis la ville portuaire d’Aïn Sokhna, avec presque les mêmes partenaires que Scatec. Cet investissement sera réalisé sur la période 2022-2029 et devra permettre la production de 200.000 tonnes d’hydrogène vert et 1 million de tonnes d’ammoniac vert.

En plus de Scatec et ReNew Power, d’autres acteurs internationaux sont aussi engagés dans la production d’hydrogène vert: EDF Renouvelables (filiale d’EDF/France), Total Eren (filiale de TotalEnergies/France), Masdar et Amea Power (Emirats arabes unis), Siemens et H2-Industries (Allemagne), Al-Fanar (Arabie saoudite)… Ces acteurs et leurs partenaires égyptiens vont investir des dizaines de milliards de dollars dans l’hydrogène vert, attirés par le potentiel exceptionnel de l’Egypte en matière d’énergies renouvelables.

L’Egypte dispose d’un énorme potentiel de production d’énergie éolienne dans la région du golfe de Suez, avec une vitesse de vent stable d’environ 8-10m/s et à l’ouest du Nil, dans les gouvernorats de Beni Suef et l’oasis d’El Kharga, avec des vitesses de vent comprises entre 5m/s et 8m/s. Le pays vient, en plus, de signer des accords avec l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis pour le développement de parcs éoliens devant produire un total de 20 GW (10 GW par projet).

En ce qui concerne le solaire, le pays bénéficie d’un ensoleillement moyen de 2.800 à 3.200 heures par an et une irradiation solaire de 1.970 à 3.200 heures par an et une irradiation solaire de 1970 à 3.200 Kwh/m2 par an.

C’est dire que le pays dispose d’un exceptionnel potentiel de production d’électricité à partir de l’éolien et du solaire. Ce qui explique l’engouement des acteurs pétroliers et énergétiques pour le pays.

Par Moussa Diop
Le 09/11/2022 à 17h09