Hydrogène vert: l’Egypte signe un protocole avec le norvégien Scatec pour un projet de 5 milliards de dollars

DR

Le 12/03/2022 à 09h22, mis à jour le 12/03/2022 à 09h23

La transition vers les énergies propres place la production de l’hydrogène vert au cœur des stratégies des pays européens. L’Egypte, bien positionnée pour accueillir des investissements dans le secteur, vient de signer un important accord avec le norvégien Scatec pour produire de l’hydrogène vert.

De l’avis de nombreux experts, la crise russo-ukrainienne va accélérer la transition énergétique des pays européens et doper le développement des énergies propres. Et parmi ceux-ci, un accent particulier sera accordé à la production d’hydrogène vert au niveau du continent africain où il est possible de produire de grandes quantités en s’appuyant sur le potentiel exceptionnel de développement des énergies renouvelables, notamment solaire et éolien.

A ce titre, l’Egypte semble bien en phase de se positionner pour acquérir d’importants investissements de pays européens. Après l’annonce d’un important projet allemand, Le Caire vient de signer un autre protocole d’accord avec le norvégien Scatec, une société norvégienne spécialisée dans les systèmes d’énergie renouvelable, pour produire de l’hydrogène vert en Egypte.

Le coût d’investissement du projet est estimé à hauteur de 5 milliards de dollars. Le projet sera développé en deux phases et la production d’hydrogène vert devrait démarrer en 2025.

L’hydrogène vert obtenu devrait contribuer à produire de l’ammoniac vert au niveau de la Zone économique du Canal de Suez. En décembre dernier, Scatec et l’Autorité générale de la zone économique du canal de Suez ont signé un protocole d’accord pour la mise en place d’une usine de fabrication d’ammoniac vert d’une capacité de 1 million de tonnes par an, à partir d’hydrogène vert.

Ce choix d’Egypte s’explique par le potentiel énorme de développement des énergies renouvelables dans ce pays, notamment en ce qui concerne le solaire et l’éolien.

Le pays ambitionne de faire passer la part des énergies renouvelables dans sa production totale d’électricité de 20% en 2022 à 42% en 2035. Il fait dire que le potentiel est important. Le pays dispose d’un potentiel d’énergie éolienne dans la région du golfe de Suez, avec une vitesse de vent stable d’environ 8-10m/s. De même, les régions situées à l’est et à l’ouest du Nil, dans les gouvernorats de Beni Suef et l’oasis d’El Kharga, offrent des vitesses de vent comprises entre 5m/s et 8m/s, des vitesses qui conviennent à la production d’électricité éolienne. En ce qui concerne le potentiel solaire, avec un ensoleillement moyen de 2.800 à 3.200 heures par an et une irradiation solaire de 1970 à 3.200 KWh/m2 par an, le pays dispose d’un potentiel exceptionnel pour produire de l’énergie solaire en quantité.

Rappelons que l’hydrogène est obtenu à partir de l’électrolyse de l’eau qui est un processus qui vise à décomposer la molécule d’eau (H20) en dihydrogène (H2) et en oxygène (0) à l’aide d’un courant électrique. Si l’opération est réalisée à partir d’une source énergétique renouvelable (éolien, solaire,…), le produit est appelé hydrogène vert.

Et suite au déclenchement de la crise en Ukraine, les pays européens ont mis en place le plan REpowerEU qui prévoit d’accélérer la production des gaz renouvelables. Parmi les objectifs figure la production de 15 millions de tonnes d’hydrogène qui pourrait remplacer entre 25 et 30 milliards de mètres cubes de gaz russe d’ici à 2030. Et de cette quantité, 10 millions de tonnes d’hydrogène seraient importés.

Par Moussa Diop
Le 12/03/2022 à 09h22, mis à jour le 12/03/2022 à 09h23