Cet argent qui passe par des banques étrangères ne profite qu’aux familles restées au pays pour répondre à des besoins de la vie quotidienne tels que l’alimentation, le logement l’éducation et la santé. Pourtant, mieux canalisés et envoyés dans une même banque, ces flux pourraient servir à financer des projets plus durables, notamment dans les secteurs des petites et moyennes entreprises (PME), de l’immobilier et des infrastructures sociales.
Si elle venait à voir le jour, cette banque pourrait également contribuer à faire baisser les frais d’envoi, souvent très élevés. Lors du 1er Forum sur la réduction des coûts des transferts de fonds de la diaspora africaine, organisé en janvier 2023 dans la capitale marocaine Rabat, il a été dénoncé le fait que sur un transfert de 200 dollars, par exemple, l’émetteur africain paie 16 dollars de frais alors que l’asiatique s’acquitte de moins de 10 dollars.
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L’idée d’une banque dédiée à cette communauté expatriée est mise sur la table depuis des années par les anciens présidents Abdoulaye Wade et Macky Sall, sans connaître de suite favorable. Mais tout laisse à penser que celle-ci prendra forme avec le gouvernement actuel.
Le premier ministre Ousmane Sonko a récemment annoncé sa matérialisation les mois à venir indiquant que «nous avons prévu de lancer une banque de la diaspora. La diaspora transfère chaque année environ 1.500 milliards de francs CFA, soit plus que l’aide publique au développement», a-t-il déclaré. Cette banque serait la bienvenue et pourrait servir de levier à l’épargne et un canal pour faire fructifier cet argent par des investissements productifs.