Heritage Institute, think tank américain, a publié la 31ème édition de son classement annuel des libertés économiques dans le monde. L’Index of economic freedom (Indice de la liberté économique) mesure l’impact de la liberté et des marchés libres dans le monde. Il démontre une corrélation entre la liberté économique et le progrès.
L’indice 2025 examine les politiques et conditions économiques dans 184 pays souverains sur la période allant du 1er juillet 2023 au 30 juin 2024. Il révèle que l’économie mondiale, dans son ensemble, reste «en grande partie non libre». Le score moyen mondial de liberté économique s’est amélioré de seulement 1,1 point, par rapport à l’année précédente, pour atteindre 59,7.
L’indice est basé sur 12 indicateurs qualificatifs et quantitatifs regroupés en 4 grands piliers: Etat de droits (droits de propriété, intégrité du gouvernement et efficacité judiciaire), taille du gouvernement (dépenses publiques, fardeau fiscal et solidité budgétaire), efficacité règlementaire (liberté des affaires, liberté du travail et liberté monétaire) et marchés ouverts (liberté commerciale, liberté d’investissement et liberté financière).
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Chacun de ces indicateurs est noté sur une échelle allant de 0 à 100, la moyenne obtenue par chaque pays étant la moyenne des 12 facteurs qui ont une pondération égale. Selon la note obtenue, les pays sont classés en 5 catégories: «Libre» (de 80 à 100 points), «Pratiquement libre» (de 70 à 79,9 points), «Modérément libre» (de 60 points à 69,9), «Plutôt libre» (de 50 à 59,9 points) et «Répression économiquement (de 0 à 49,9 points). Au niveau mondial, sur 176 pays retenus sur 184, seuls 3 pays ont obtenu la désignation de «pays économiquement libres»: Singapour (84,1 points), Suisse (83,7 points) et Irlande (83,1 points).
Pour cette édition, le classement mondial est dominé par Singapour (84,1 points), la Suisse (83,7), l’Irlande (83,1), Taiwan (79,7) et le Luxembourg (79,5). À l’opposé, en dehors des pays non étudiés, les pays où les libertés économiques sont presque inexistants sont le Soudan(35,3 -173e mondial), le Zimbabwe (35,1 – 173e mondial), le Venezuela (27,6 – 174e mondial), Cuba (25,4 – 175e mondial) et la Corée du Nord (3,0 – 176e mondial).
Au niveau du continent africain, où 52 pays ont été étudiés (Libye et Somalie exclues de l’étude), le classement est dominé par Maurice (75,0 - 15ème mondial), seul pays africain figurant dans la catégorie «Pratiquement libre». Derrière suivent le Botswana (69,9 - 31ème mondial), Cabo Verde (68,7 – 40ème mondial), les Seychelles (66,4 – 52ème mondial), Sao Tomé-et-Principe (60,4 – 85ème mondial) et le Maroc (60,3 – 86ème mondial). Ce sont les seuls pays africains de la catégorie «Modérément libre».
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Au niveau de la région Afrique du Nord, on note que les libertés économiques sont globalement faibles. En effet, sur les 5 pays concernés -Mauritanie, Maroc, Algérie, Tunisie et Egypte-, un seul pays, le Maroc, figure dans la catégorie des pays «Modérément libres», deux dans celle des «Plutôt libres» (Egypte et Mauritanie) et deux dans celle de «Répression économique» (Tunisie et Algérie).
Maroc: 7ème rang africain et 86ème mondial avec un score de 60,3 points/100. C'est le seul pays d'Afrique du Nord classé dans la catégorie «Modérément libres» de l’Indice de la Liberté économique d’Heritage Institute.
C’est le Maroc qui affiche la meilleure performance avec un score de 60,3 points/100, en amélioration de 3,5 points par rapport à son score de 2023. Le Royaume se hisse au 7ème rang africain et au 86ème mondial. Le pays doit son classement à ses performances au niveau des critères des libertés d’investissement (75 pts), liberté financière (75 pts), liberté monétaire (74,4 pts), fardeau fiscal (71,4 pts), liberté des affaires (68,9 pts), dépenses publiques (67,9 pts), liberté commerciale ((67,2 pts). Ces performances sont le résultat de l’ouverture économique prônée par le Royaume comme modèle. Si le Maroc dépasse largement la moyenne pour 8 des 12 indicateurs, il doit néanmoins faire des progrès en matière de liberté du travail (48,5 pts), solidité budgétaire (46,2 pts), intégrité du gouvernement (36,9 pts) et efficacité judiciaire (32,5 pts).
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À noter que le Maroc est le seul pays de la région à figurer dans le Top 100 mondial. Loin derrière suivent la Mauritanie (54,9 points, 119ème mondial), l’Egypte (50,9 pts, 145ème mondial), la Tunisie (49,1 pts, 149ème mondial) et enfin l’Algérie, dernière du classement au niveau de la région avec un score de 47,5 points, le situant au 160ème rang mondial, sur 176 pays.
Classement des pays d’Afrique du Nord dans l’Indice de la liberté économique
Pays | Score/100 | Gains 2024/2023 | Rang mondial | Catégorie |
---|---|---|---|---|
Maroc | 60,3 | +3,5 | 86e | «Modérément libre» |
Mauritanie | 54,9 | -0,4 | 119e | «Plutôt libre» |
Egypte | 50,9 | +1,2 | 145e | «Plutôt libre» |
Tunisie | 49,1 | +0,3 | 149e | «Répression économique» |
Algérie | 47,5 | +3,6 | 160e | «Répression économique» |
Source: Heritage Institute
L’Algérie est ainsi classée dans la catégorie «Répression économique». Si elle a réalisé de bonnes performances au niveau des indicateurs fardeau fiscal (80 pts), liberté monétaire (70,9 pts) et dépenses publiques (64,4), le pays accuse de très faibles performances au niveau de plusieurs autres indicateurs, notamment le droit de propriété (27,6 pts), l’efficacité judiciaire (29,8 pts), l’intégrité gouvernementale (29,5 pts) et surtout au niveau des indicateurs liberté d’investissement (20 pts) et liberté financière (20 pts).
Selon Heritage Institute, «quel que soit leur niveau de développement actuel, les pays peuvent accroître de manière mesurable leur croissance économique et leur liberté économique en adoptant des politiques qui réduisent les impôts, rationalisent l’environnement réglementaire, ouvrent l’économie à une plus grande concurrence et lutte contre la corruption».