Madagascar: inquiétudes face la montée alarmante du trafic d’or

Des lingots d'or et d'argent se sont déversés sur la piste.  . AFP

Le 13/05/2024 à 08h41

Les autorités malgaches sont de plus en plus préoccupées par l’ampleur alarmante du trafic d’or et du blanchiment de capitaux qui l’accompagne, en dépit des efforts déployés pour faire face à ce fléau, a indiqué lundi le ministre des Mines et des Ressources stratégiques, Herindrainy Rakotomalala.

Les exportations illégales d’or continuent de menacer l’économie et de compromettre les objectifs budgétaires fixés par le gouvernement, a déclaré M. Rakotomalala lors de la cérémonie de signature d’une convention de partenariat avec l’Agence anti-fraude (Anaf).

Il a, à cet égard, rappelé les mesures adoptées pour endiguer ce problème, notamment à travers la levée de la suspension de l’exportation légale de l’or, la mise en place d’un nouveau processus d’exportation officiel, la création d’un guichet unique de l’or à l’aéroport d’Antananarivo et l’octroi d’agréments aux opérateurs.

Soulignant que les opérateurs formels éprouvent des difficultés croissantes en matière d’approvisionnement auprès des orpailleurs, il a noté que le blanchiment d’argent à travers l’acquisition de l’or contribue à fausser le marché.

De même, le ministre a mis en avant la nécessité d’intensifier la lutte contre ce trafic pour permettre aux opérateurs formels d’exercer leurs activités de manière durable, signalant que la collaboration entre le ministère des Mines et l’Agence nationale anti-fraude permet de surveiller et de mener des investigations sur les affaires de fraudes liées au trafic d’or.


En 2020, Madagascar a décidé de suspendre l’exportation d’or pour assainir le secteur, limiter la contrebande et le manque de rapatriement de devises obtenues de l’exportation du précieux minerai.

La suspension a été levée en 2022, avec une autorisation qui s’accompagne d’une série de mesures censées mieux réguler le secteur, en assurant une meilleure traçabilité du métal jaune entre son extraction jusqu’à son exportation et en durcissant les règles de rapatriement de devises.

La contrebande de l’or à Madagascar fait perdre au gouvernement des recettes annuelles très importantes. D’après le rapport officiel ITIE en 2019-2020, le pays n’a enregistré que 2,423 kilos d’or exportés en 2019 et 1,778 kilos en 2020.

Une enquête dévoilée par le gouvernement a révélé également qu’entre 12 et 15 tonnes d’or sont annuellement passées en contrebande, avec des pertes financières qui s’élèvent à plus de 900 millions de dollars.

Par Le360 Afrique (avec MAP)
Le 13/05/2024 à 08h41