Soutien technique au profit de l’Ethiopian Securities Exchange, exploration de nouveaux produits, développement de produits conjoints, double cotation, initiatives communes d’éducation financière... Voici quelques axes de l’accord de coopération stratégique que viennent de signer la Bourse de Casablanca et l’Ethiopian Securities Exchange.
Autant dire que cela marque une étape majeure dans le renforcement de l’intégration financière du continent africain. Bien au-delà d’un simple rapprochement technique entre deux acteurs boursiers, cette initiative reflète une vision partagée du rôle moteur que peuvent jouer les marchés de capitaux dans l’accélération du développement économique, indique un communiqué de la Bourse de Casablanca.
Au cœur de ce partenariat réside une volonté d’exploiter les synergies entre l’expérience établie de La Bourse de Casablanca et le potentiel prometteur de son homologue éthiopienne. Comme l’illustre le premier axe clés de l’accord de partenariat stratégique, la Bourse de Casablanca mettra à profit son «expertise technique et opérationnelle» pour accompagner l’Ethiopian Securities Exchange dans «le renforcement de son cadre technologique, de ses capacités opérationnelles et de sa gestion des risques». Un soutien essentiel pour assurer le déploiement d’une «plateforme de négociation fluide et sécurisée» en Éthiopie, selon le communiqué de la Bourse de Casablanca.
Mais cette coopération va bien plus loin qu’un simple transfert de compétences. Elle s’inscrit dans une dynamique de partage d’expériences, la Bourse de Casablanca étant appelée à transmettre son savoir-faire issu des réformes financières majeures depuis 1993. Un legs précieux pour l’Éthiopie, qui aspire à reproduire le succès de Casablanca, devenue «la deuxième plus grande bourse du continent, avec une capitalisation boursière de 76 milliards de dollars, représentant 55% du PIB du Maroc» poursuit le communiqué.
Mais au-delà des considérations purement techniques, ce rapprochement boursier revêt une dimension stratégique cruciale pour les deux pays. En «renforçant les liens entre les communautés d’affaires éthiopiennes et marocaines», il ouvre la voie à de nouvelles opportunités commerciales et d’investissement bilatérales. Un levier de taille pour stimuler les économies nationales respectives, dans un contexte où l’Éthiopie connaît une «dynamique économique remarquable» tandis que le Maroc s’érige en «modèle mondial de maturité des marchés»
Des ambitions à long terme
L’analyse du quatrième axe clé de ce partenariat met en lumière les ambitions à plus long terme de cette collaboration précise le communiquer «explorer de nouvelles opportunités, telles que le développement de produits conjoints, les doubles cotations et les initiatives communes d’éducation financière». Une feuille de route ambitieuse qui pourrait, à terme, mener à une intégration encore plus poussée des deux places boursières.
Mais l’impact escompté dépasse largement le cadre bilatéral. En «plaidant ensemble pour les intérêts de l’Afrique sur les plateformes financières régionales et mondiales», les deux bourses s’érigent en porte-voix d’une cause continentale: la promotion de «cadres adaptés qui accélèrent le développement et l’intégration des marchés africains», d’après la même source. Une démarche pragmatique visant à façonner un environnement réglementaire et institutionnel propice à l’essor des places financières africaines.
Lire aussi : Paiement numérique en Afrique subsaharienne: mariage de raison entre le Groupe BCP et Visa
Cette vision d’ensemble se double d’un engagement en faveur du développement durable, avec une «promotion des pratiques ESG» censée «encourager les investissements responsables et soutenir une croissance économique durable». Une prise en compte des enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance désormais incontournable pour tout acteur financier d’envergure.
Le partenariat entre Casablanca et Addis-Abeba se veut un catalyseur du développement économique à l’échelle locale, nationale et continentale. En associant leurs forces, ces deux poids lourds des marchés africains tracent la voie d’une intégration financière renforcée, garante d’un accès facilité au financement, d’une liquidité accrue et, in fine, d’un cercle vertueux de croissance partagée.