Maurice: l’ex-ministre des Finances à nouveau arrêté pour une affaire de fraude

L'ex-ministre mauricien des Finances Renganaden Padayachy.

Le 16/04/2025 à 12h22

L’ancien ministre des Finances mauricien Renganaden Padayachy, libéré sous caution lundi après cinq jours de détention, a été interpelé mercredi matin à son domicile pour une deuxième affaire de fraude, a-t-on appris de source policière.

Cette nouvelle arrestation, à la demande de la Commission des crimes financiers (FCC), porte sur une fraude présumée au préjudice de la Mauritius Investment Corporation (MIC), une entité créée en 2020 par la Banque centrale de Maurice pour soutenir les entreprises en difficulté pendant la pandémie de Covid-19, selon la même source.

Dans cette affaire, la police s’intéresse au décaissement par la MIC d’environ 960.000 euros au profit de Menlo Parks ltd/Pulse Analytics, une société de sondage connue pour ses analyses politiques diffusées sur les réseaux sociaux, a-t-elle précisé.

Des perquisitions ont été effectuées mercredi dans deux propriétés de l’ancien ministre, qui doit être conduit au tribunal pour y être interrogé en présence de ses avocats, selon une source proche de l’enquête.

Renganaden Padayachy, ministre des Finances sous la précédente législature entre 2019 et 2024, avait déjà été inculpé pour fraude mais libéré sous caution lundi, après cinq jours de détention, dans une première affaire concernant la MIC.

Il est, avec l’ancien gouverneur de la Banque centrale mauricienne Harvesh Seegolam, accusé d’avoir artificiellement augmenté la valorisation d’une entreprise, la EastCoast Hotel Investment, dans laquelle la MIC avait investi, générant un préjudice de 300 millions de roupies mauriciennes (environ 6 millions d’euros) pour la MIC.

M. Seegolam, également inculpé pour fraude dans le dossier EastCoast Hotel Investment, avait déjà été arrêté puis libéré sous caution en janvier dans l’affaire Menlo Parks ltd/Pulse Analytics, pour laquelle M. Padayachy n’avait initialement pas été poursuivi.

L’an dernier, une coalition menée par l’actuel Premier ministre Navin Ramgoolam avait remporté des élections législatives avec une confortable avance, reprenant le pouvoir dans cet État de l’océan Indien après une décennie dans l’opposition.

La campagne avait été marquée par des inquiétudes à propos de l’évolution politique et économique, face notamment à la hausse du coût de la vie malgré une forte croissance, d’une des démocraties les plus stables et les plus riches d’Afrique.

Le pouvoir sortant y a notamment été fortement soupçonné de faire de la surveillance clandestine, après la diffusion d’extraits de conversations téléphoniques d’hommes politiques et de membres de la société civile.


Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 16/04/2025 à 12h22