Cela fait un mois que les autorités mauritaniennes ont augmenté très fortement la taxe sur les importations de légumes. Initiée dans le cadre de la loi de finances rectificative d’août 2023 et visant à protéger la production locale durant les quatre premiers mois de chaque année, cette hausse spectaculaire des taxes douanières sur les importations de légumes a très fortement impacté tous les acteurs de la filière: importateurs, grossistes, détaillants et consommateurs.
Le marché des légumes de Nouakchott.. le360 Afrique/seck
Cette situation continue de susciter des réactions de désapprobations et de dénonciations de l’ensemble des acteurs, qui sont tous, à des degrés différents, touchés par cette hausse des taxes.
Lire aussi : Maroc-Mauritanie: voici la principale raison de la hausse vertigineuse du coût du dédouanement des légumes
«Je suis un importateur de légumes, notamment des oignons et des pommes de terre venant de Turquie. Depuis un mois, nous sommes confrontés à une spirale de hausse des taxes douanières sur ces produits, qui sont montées de 60.000 ouguiyas à près de 200.000 ouguiyas. Une tendance qui se répercute sur les grossistes, les détaillants et inévitablement les consommateurs, victimes en dernier ressort.
Ces différents acteurs réclament des mesures de réaménagement et une démarche plus stratégique de promotion des cultures maraîchères à la place d’opérations coups de poing qui viennent perturber le marché. Nous sollicitons auprès des autorités, une suppression de ces nouvelles taxes pour un retour au statu quo ante», soutient Hassan Khalil, importateur de légumes de Turquie.
Lire aussi : Mauritanie-Maroc: la hausse des taxes douanières sur les légumes passe mal chez les revendeuses
Pour sa part, Bouh Nasr Yeslim, vendeur de légumes revient sur l’impact négatif de cette décision sur le consommateur final. «Je suis détaillant de légumes ici au marché marocain. La hausse des taxes douanières sur les légumes importés impacte gravement notre activité, en provoquant une inflation des prix face à laquelle les consommateurs sont forcément en colère».
Même son de cloche chez Mohamed Brahim qui prône une solution différente à celle entreprise par l’Etat. «Je suis vendeur de légumes produites en Mauritanie, ici au marché de Sebkha. Les autorités devraient faire la promotion de la filière maraichère pour aider à l’approvisionnement du marché. Une démarche plus stratégique que les hausses de taxes sur les légumes importés».