Mauritanie: reprise des activités du secteur informel après les tensions post-électorales

Un tôlier-peintre d'un garage à Nouakchott.

Le 05/07/2024 à 08h19

Une vive tension post-électorale consécutive au scrutin présidentiel du samedi 29 juin 2024, en Mauritanie, a provoqué l’arrêt des activités du secteur informel pendant plusieurs jours. Mécaniciens, tôliers, menuisiers et marchands ambulants saluent un retour progressif au calme qui permet la reprise de leurs activités.

Les résultats du vote communiqués par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), attribuent la victoire au premier tour, au candidat Mohamed Cheikh El Ghazouani, avec 56,12% des suffrages. Des résultats rejetés par son challenger le candidat Biram Dah Abeid (plus de 22%), député et militant abolitionniste et ses alliés de l’opposition.

Des manifestations ont éclaté dans plusieurs villes mauritaniennes, notamment à Nouakchott, Nouadhibou, Kaédi..., où des partisans de l’opposition, notamment les soutiens du candidat Biram, ont affiché leur mécontentement. Une situation qui a provoqué des tensions au niveau des grandes villes du pays et entrainé l’arrêt des activités des opérateurs de petits métiers durant quelques jours.

Toutefois, la situation est en train de rentrer dans l’ordre, comme en atteste la reprise des activités des petits métiers du secteur de l’informel. Mécaniciens, tôliers, menuisiers et marchands ambulants, saluent un retour progressif au calme.

Abou Sy, mécanicien, déplore une perturbation, suivie d’un arrêt des activités pendant plusieurs jours, avant le scrutin et surtout après le vote. Il insiste sur l’importance des activités du secteur informel par rapport à la vie quotidienne des populations. Il met en avant le double impact négatif de la tension politique, sur les activités et les recettes des acteurs des petits métiers qui ont également des conséquences néfastes sur le travail des bénéficiaires des services de ces ouvriers.

Omar Wade, tôlier de nationalité sénégalaise, chef de garage, qui travaille à Nouakchott depuis une trentaine d’années, déplore un arrêt des activités de son garage pendant plus de 4 jours. Une rupture imposée par la tension politique post-élection présidentielle et le devoir de prudence, qui recommande de rester à la maison, dans un contexte de troubles, pour éviter les risques de débordement. Il se réjouit de la reprise des activités dans son garage.

Yakoub Fall, client, venu réparer sa voiture déplore également une immobilisation de son véhicule pendant plusieurs jours, conséquence de l’arrêt du travail dans les garages, suite à la tension politique et salue la reprise progressive des activités.

Kalidou Diaw, marchand ambulant, de nationalité sénégalaise exp lique que ses «activités ont été fortement perturbées par la tension politique post-scrutin présidentiel du samedi 29 juin. Cette situation, a entraîné un arrêt de travail de plusieurs jours. Un fait préjudiciable aux activités du secteur informel, qui exige une présence quotidienne sur le terrain pour avoir un minimum de revenus».

Enfin, Ibrahima Camara, menuisier, opérant dans la commune de Sebkha, banlieue Sud/Ouest de Nouakchott, déplore un arrêt des activités pendant 5 jours. Il se réjouit de la reprise du travail, consécutive à un retour progressif au calme après les émeutes de dimanche soir et lundi.

Par Amadou Seck (Nouakchott, correspondance)
Le 05/07/2024 à 08h19