Soumaila Mohamed, coiffeur à Niamey, a vu son chiffre d’affaires doubler. Dans son salon, il accueille le maximum de clients depuis que les ruptures d’énergie sont devenues de moins en moins fréquentes.
«Maintenant, on constate que les ruptures d’énergie ne durent plus comme avant. Les coupures ne durent qu’un laps de temps, puis l’électricité revient. On arrive à subvenir à nos besoins compte tenu de la régularité de l’électricité», déclare-t-il entre deux coups de ciseaux.
Sous sanctions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), le Niger subit de plein fouet une instabilité énergétique depuis la suspension de son approvisionnement à partir du Nigeria voisin.
Les populations subissaient par conséquent des ruptures d’énergie sévères jusqu’à la mise en exploitation récente de la plus grande centrale solaire du pays. Avec une capacité de 30 mégawatts, la station, qui a couté 20 milliards de FCA, soulage un peu plus de 500.000 foyers. Cette centrale, qui s’étale sur une superficie de 27 hectares sur le plateau de Gorou Banda, est composée de 55.776 panneaux solaires.
Lire aussi : Les mini-réseaux solaires, solution pour l’électricité propre dans l’Afrique rurale
«C’est un changement remarquable que nous avons constaté. Avant, nous n’arrivions pas à respecter nos engagements vis-à-vis de nos clients, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Nous souhaitons vraiment que ça continue ainsi», explique Alassan Boubacar, soudeur à Niamey.
Au Niger, plusieurs projets similaires sont en cours de réalisation pour permettre au pays, dans un futur proche, d’atteindre son objectif d’autonomie énergétique.