Dans l’un des ateliers de la ville de Niamey, Kalifa Botta confectionne le boubou. Il y travaille en tant qu’ ouvrier et s’en sort financièrement bien. En effet, depuis un certain nombre d’années, plusieurs ateliers de couture ont été créés dans la ville et cela trouve son explication dans l’accroissement de la production locale de prêt-à-porter dans le pays.
«Depuis un certain temps, nous n’avons plus de difficulté à trouver un emploi dans les ateliers grâce à la production du prêt-à-porter. Il suffit juste de confectionner quelques tenues par jour et on est à l’abri du besoin» explique Kalifa Botta, jeune couturier.
Au Niger, plusieurs raisons ont poussé les jeunes à se lancer dans le prêt-à-porter notamment le boubou. «Si on peut faire des pantalons et des chemises en prêt-à-porte , on peut aussi faire des boubous. Donc, nous nous sommes lancés et voilà ça marche», explique Abdoulaye Yansambou, promoteur de marque de prêt-à-porter.
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Manirou Ibrahim est également promoteur d’une marque locale de prêt-à-porter. Après des études supérieures, il s’est orienté vers la création vestimentaire. «Les Nigériens consomment beaucoup de prêt-à-porter importés. C’est pour pallier ces importations que j’ai mis en place cette entreprise pour répondre aux besoins locaux avec nos vêtements prêts-à-porter», explique Manirou Ibrahim promoteur d’une marque de prêt-à-porter.
Ici, des chemises et boubous sont produits chaque semaine et soumis à l’appréciation des clients. «Nous mettons au minimum 50 tenues chaque semaine sur le marché. Elles sont composées de chemises et de boubous de tout genre», déclare-t-il.
Pour mieux faire face à la concurrence, notamment extérieure, les promoteurs du prêt-à-porter local proposent des tarifs abordables. «Chez nous, on a fait en sorte qu’avec 10.000 fcfa on peut avoir un complet de boubou prêt-à-porter afin de rendre nos produits accessibles à ceux qui ont un revenu moyen», explique Abdoulaye Yansambou. «Les prix des boubous varient entre 13.000 FCFA, jusqu’à 60.000 Fcfa le complet, tout dépend de la qualité du travail et de la matière utilisée», explique Manirou Ibrahim.
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Pour les Nigériens, ces initiatives sont encourageantes car elles contribuent à leur faciliter l’accès aux vêtements de qualité. «Nous encourageons ces acteurs et les invitant à redoubler d’efforts, parce que c’est une fierté nationale. Nous n’avons plus besoin de passer commandes chez les pays voisins», explique Moctar Issa.
«Ce sont des tenues que je porte, j’aime les tuniques et j’encourage ces initiatives», précise pour sa part Ibrahim Bakilé.
Dans cette dynamique tout laisse présager que cette production locale contribuera, les années à venir, à réduire l’importation de la friperie et favoriser la croissance économique et la création d’emplois