Les changements climatiques affectent lourdement les agriculteurs africains. Baisse des rendements agricoles, manque de visibilité sur les prévisions, rareté des semences, etc. Autant de conséquences négatives qui risquent d’aggraver l’insécurité alimentaire qui menace déjà des millions d’Africains. Pis, les deux tiers des terres arables africaines pourraient être perdus d’ici à 2025 à cause du dérèglement climatique.
Des technologies comme le cloud, l’intelligence artificielle ou encore le big data sont des outils efficaces pour réduire les dégâts. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre le récent partenariat entre OCP Africa et Africa Transformation Office, filiale de Microsoft, pour soutenir les agriculteurs africains à travers l’innovation numérique. Un partenariat signé lors de 5e Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés, qui a lieu du 4 au 9 mars à Doha.
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D’après Mohamed Anouar Jamali, PDG d’OCP Africa, cet accord va positivement impacter les petits exploitants. En collaborant avec Microsoft, le groupe souhaite rapidement développer des initiatives agro-numériques dans de nouvelles zones géographiques et dans celles déjà existantes, ainsi qu’une plateforme d’agriculture numérique qui permettra d’améliorer la qualité de la production des agriculteurs et leur permettre de mieux gérer leurs entreprises.
«L’agriculture africaine se trouve à un moment de transformation de son histoire, et une période de possibilités et de promesses incroyables pour les agriculteurs et l’industrie. La numérisation des pratiques agricoles en Afrique permet aux petits exploitants agricoles d’optimiser leur prise de décision, ce qui contribue à optimiser la production», précise-t-il.
Toujours selon lui, ce partenariat permettra à OCP Africa d’augmenter les services fournis, de développer sa plateforme numérique, d’étendre sa portée, et d’avoir un impact encore plus important sur la sécurité alimentaire à travers le continent.
«Le partenariat permettra aux petits exploitants agricoles d’accéder aux compétences et à l’information grâce à des services agro-numériques en s’appuyant sur les programmes d’OCP Africa tel que le concept de l’agri-hub pour soutenir des millions d’agriculteurs. OCP Africa travaillera également avec Microsoft pour explorer l’utilisation du big data, le machine learning et l’intelligence artificielle afin d’améliorer l’efficacité opérationnelle et de mieux servir les différents acteurs de l’écosystème», explique M. Jamali.
Pour Wael Elkabbany, DG de Microsoft Africa Régional Center, «l’agriculture de précision, favorisée par l’adoption de technologies de pointe dans le secteur agricole, révolutionnera la production alimentaire et contribuera à éliminer la faim et la pauvreté en Afrique ».
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Pour réussir ce programme, les deux partenaires prévoient de nouer des collaborations notamment avec des startups Agritech africaines et des entreprises agricoles pour permettre aux petits exploitants d’accéder à la technologie, aux compétences et aux connaissances agricoles, ce qui leur permettra d’obtenir de nouvelles sources de revenus.
L’écosystème agritech qui, rappelons-le, n’avait obtenu que 86,4 millions de dollars de financement en 2022, dont 66% injectés au Kenya, 14% en Afrique du Sud et 10% au Ghana. Une somme qui ne représentait que 3% du montant global investi dans les startups africaines, selon le rapport 2022 du fonds de capital-risque Partech Africa.