Ouagadougou: le business sucré du raisin sauvage, ce fruit de brousse

Des raisins sauvage du Burkina Faso.

Le 23/06/2025 à 12h06

VidéoElles vont en brousse, y cueillent des grappes gorgées de jus sucré, en consomment une partie en famille et en revendent en quantités aux abords des routes. Au Burkina Faso, entre le raisin de brousse et les femmes, c’est une histoire qui se perpétue depuis des lustres.

«C’est un fruit que nous consommons depuis des lustres. Autrefois, nos grands-parents en mangeaient lorsqu’ils allaient travailler dans les champs. Ses bienfaits sont nombreux aussi bien pour la santé que comme ingrédient culinaire. On l’utilise aussi souvent pour sucrer la bouillie. Ses graines, une fois séchées, peuvent servir à la préparation de bouillies. Les anciens l’utilisaient comme sucre. J’en mange encore aujourd’hui», témoigne Issouf Compaoré, un client de Ouagadougou venu acheter sa ration de raisin sauvage auprès de femmes qui en vendent sur les bords de routes.

Chaque année, le commerce du raisin est le business dynamique qui se pratique à ciel ouvert. De plus en plus de vendeuses s’aventurent courageusement sur les pistes rurales pour s’approvisionner en grappes bien juteuses. Judith est l’une d’elles. Pour Le360 Afrique, elle raconte les difficultés à aller chercher ce fruit qui mûrit au début de la saison des pluies.

«Nous nous rendons à Koubri, en moto ou en tricycle, pour cueillir les fruits. Là-bas, dans la brousse, il y a des jeunes qui grimpent aux arbres, les cueillent et nous les vendent. Nous achetons un tas de fruits pour 50 francs et le revendons pour 150 ou 200 francs CFA. C’est une marge raisonnable», explique Judith.

D’autres vendeuses à l’instar de Oumou n’hésitent pas à grimper directement sur les arbres pour cueillir les fruits, surtout dans des localités où l’accès aux jeunes est difficile. Selon la vendeuse, c’est un moyen efficace de gagner de l’argent.

«Celles d’entre nous qui peuvent grimper aux arbres ont moins de charges à la cueillette. Sinon, elles devront se tourner vers les jeunes, auquel cas, elles devront les motiver financièrement. Comme la plupart des vendeuses ici, nous cueillons les fruits nous-mêmes», confie Oumou Zougnooma.

C’est un fruit difficilement conservable. Chaque jour compte pour les commerçantes qui doivent écouler leurs stocks pour maximiser leurs profits en minimisant les pertes.

Par Jean Paul Windpanga Ouédraogo (Ouagadougou, correspondance)
Le 23/06/2025 à 12h06