Présenter le cacao ivoirien sur toutes ses facettes et utilisations mais également les opportunités qu’il présente. Telle est la quintessence du Festival du Chocolat d’Abidjan (Festica), initié par un collectif d’étudiants issus de plusieurs universités ivoiriennes.
«Nous voulons à partir de ce festival inciter les Ivoiriens à investir le monde de la cacao-culture car ils doivent savoir que de la racine aux feuillages, le cacao nourrit son homme. Donc c’est pour nous une aubaine pour faire la promotion de la consommation du chocolat», indique Fahé David, Commissaire général du Festica.
Ce rendez-vous est une occasion pour attirer l’attention des uns et des autres, surtout la jeunesse à s’intéresser et s’investir dans les activités liées à la production des dérivés du cacao de Côte d’Ivoire à savoir le chocolat et bien d’autres.
«Ils sont importants ce genre d’activités, ce sont des lucarnes qui permettent de faire la promotion du “made in Côte d’Ivoire”, faire connaître les produits locaux aussi bien au plan national qu’à l’international. Au niveau de la production, il y a un challenge énorme à relever, celui de l’accès aux marchés (…), il faut parvenir à promouvoir notre chocolat à l’extérieur. C’est en cela que nous saluons cette initiative de nos jeunes étudiants», explique Diomandé Joseph, chocolatier à l’unité Sympa (Agboville).
L’industrie du cacao est un marché lucratif qui représente des milliards de franc Fca. Cependant la jeunesse qui est tant en quête d’emploi, n’en profite pas. Quelles politiques ou stratégies faut-il donc mettre en place pour faire profiter ce produit à tous ? Les acteurs du domaine proposent des solutions.
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«Depuis le gouvernement de feu Félix Houphouët Boigny en passant par les précédents jusqu’à l’actuel, le gouvernement ivoirien mène une politique qui incite à l’augmentation de la transformation locale. Il faut que le gouvernement accompagne davantage non seulement les coopératives qui ont de la matière première à la transformation locale mais, surtout à acquérir des marchés, condition sino-qua-non pour l’émergence du cacao et partant de notre chocolat (…). Il faut donc une politique forte inclusive avec la participation des producteurs pour changer les donnes», interpelle l’expert de la transformation des fèves de cacao.
Pour sa part, docteur Kouassi, nutritionniste, explique que la stratégie est toute simple: expliquer aux consommateurs que le chocolat est un produit bon pour la santé. Il faut donc valoriser les bienfaits du chocolat noir, un produit pur et naturel: «Il faut créer des usines et donc des emplois autour du cacao pour éduquer les populations et leur entourage à consommer cet aliment bon pour la santé, leur faire comprendre également que le chocolat n’est pas seulement un aliment ordinaire, un aliment de lux mais surtout un médicament (…), il soigne le stress, les maladies articulaires… car il contient des anti-oxydants, des anti-inflammatoires. Ce que bien d’Ivoiriens ignorent. Il faut donc faire du chocolat une habitude alimentaire ivoirienne».
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Rares sont les chocolateries «made in Côte d’Ivoire» à s’être fait une place sur le marché. Les amateurs peuvent toujours se tourner vers le médiatique chocolatier ivoirien, mais les prix prohibitifs, les cantonnent pour l’instant à un marché de niche. Il faut compter jusqu’à 2000 francs Cfa pour une tablette de 90 g tablette dans un pays où le salaire minimum interprofessionnel garanti ne suffit pas à couvrir les dépenses mensuelles. Le chocolat reste l’apanage d’une clientèle fortunée.
Selon la Banque africaine de développement en Côte d’Ivoire, le cacao représente plus de 15 % du PIB. Les fèves de cacao exportées sont ensuite utilisées pour produire du chocolat ou encore du beurre de cacao et bien d’autres produits (cosmétiques, nutritionnels, engrais…). La Côte d’Ivoire produit 2,2 millions de tonnes de cacao par an.