L’Afrique continue de rattraper son retard de développement au niveau d’Internet. En atteste le taux de pénétration qui est passé de 29% en 2015 à 37-41,3% en 2023, selon les sources, contre une moyenne mondiale de 67%. Ce taux de l’accès même amélioré ne signifie cependant que la qualité de la connexion est partout de bonne qualité.
Celle-ci reste façonnée par les écarts des conditions macroéconomiques, des investissements dans les infrastructures technologiques, des cadres règlementaires… Ainsi, le haut débit reste cantonné dans certains pays et/ou certaines régions.
Certes l’évolution constante de la technologie et des infrastructures de télécommunication dans tous les pays a conduit à une amélioration notable de la vitesse de connexion Internet dans tous les pays. Toutefois, le continent reste globalement en retard dans ce domaine. Mais certains pays sont très en avance par rapport à d’autres. Le recours à la 5G reste très faible en Afrique. Alors que la couverture moyenne mondiale de la 5G atteint 40%, en Afrique, elle n’est que de 6%, contre 68% en Europe.
En outre, l’utilisation de la bande passante Internet internationale en Afrique, malgré une augmentation continue depuis 2015, a atteint environ 37,9 térabits par seconde (Tbps), contre 242,7 Tbps en Europe.
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Autant de facteurs qui contribuent à rendre la qualité des connexions Internet au niveau du continent faible. Certains pays africains se démarquent avec des connexions Internet qui n’ont rien à envier à ceux des pays développés et ce grâce à d’importants investissements dans les technologies de communication.
Au niveau du continent, c’est l’Afrique du Sud qui se distingue en matière de vitesse de connexion, selon les données de OpenSignal, une société britannique spécialisée dans la couverture du réseau sans fil qui a analysé 27 marchés africains entre le 1er juin et le 29 août 2024.
Les vitesses de téléchargement d'internet (en Mbps) au niveau des différents pays africains.. OpenSignal
Ainsi, les utilisateurs sud-africains profitent d’une navigation fluide et d’un téléchargement rapide de contenus en ligne. Avec une vitesse de téléchargement de 34,5 Mbps, les utilisateurs sud-africains bénéficient des vitesses d’environ 50% plus rapide que celles du Zimbabwe et du Maroc. Télécharger un fichier de 1 gigaoctet ne prend que quelques secondes pour un Sud-africain, attestant de l’efficacité croissante de ses infrastructures de télécommunication.
Loin derrière, suivent le Zimbabwe et le Maroc avec des vitesses de téléchargement respectivement de 22,9 Mbps et 22,6 Mbps. Ces pays ont investi dans les infrastructures de télécommunication qui garantissent une connectivité fiable et rapide. Derrière ce trio de tête, suivent le Kenya (20,8 Mpbs), la Tunisie (20,4 Mbps), Madagascar (20,3 Mbps).
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L’Angola, l’Éthiopie et la Libye figurent parmi les pays du continent ayant les vitesses de téléchargement Internet parmi les plus faibles avec respectivement 7,9 Mbps, 9,1 Mbps et 9,1 Mbps.
Top 10 des pays africains ayant les meilleures vitesses de téléchargement et de stabilité du réseau
Pays | Vitesse de téléchargement (Mbps) | Pays | Stabilité du réseau (%) |
---|---|---|---|
Afrique du Sud | 34,5 | Afrique du Sud | 58,6 |
Zimbabwe | 22,9 | Tunisie | 57,7 |
Maroc | 22,6 | Mozambique | 49,5 |
Kenya | 20,8 | Egypte | 46,0 |
Tunisie | 20,4 | Maroc | 45,5 |
Madagascar | 20,3 | Kenya | 43,4 |
Sénégal | 18,1 | Algérie | 42,5 |
Côte d’Ivoire | 16,8 | Sénégal | 38,5 |
Algérie | 15,8 | Malawi | 38,5 |
Nigeria | 15,8 | Libye | 34,8 |
Source: Open Signal
Par ailleurs, en matière la stabilité de la qualité des réseaux, on note aussi des divergences énormes entre les pays. Là également, c’est l’Afrique du Sud qui se hisse au premier rang avec 58,6%, juste devant la Tunisie (57,7%), le Mozambique (49,5%), l’Égypte (46,0%), le Maroc (45,5%), le Kenya (43,4%), l’Algérie (42,5%), le Sénégal (38,6%), le Malawi (38,5%)…
Selon Open Signal, «environ 60% des pays africains analysés obtiennent un score inférieur à 30% en matière de la stabilité de la qualité du réseau», ce qui met en évidence les difficultés de connectivité pour maintenir des performances stables.»
Les faiblesses enregistrées en matière de vitesse de téléchargement et la stabilité de la qualité des réseaux s’expliquent en grande partie par la qualité des infrastructures. En effet, dans presque tous les pays d’Afrique les réseaux 2G, 3G, 4Gsont les plus répandus avec parfois la 5G. Cependant, la 4G reste dominante. Or, les technologies anciennes 2G et 3G influent sur la vitesse de téléchargement et sur la stabilité de la qualité des réseaux. Selon Open Signal, entre 8,3% et 38,5% des utilisateurs interrogés recourent à ces réseaux 2G et 3G.
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Cependant, cette situation devrait évoluer positivement les années à venir. En effet, de nombreux gouvernements et opérateurs télécoms du continent s’engagent à adopter la 4G et la 5G dans le cadre des programmes visant à éliminer progressivement la 2G et la 3G. À noter que l’Afrique du Sud est le seul pays analysé ayant plus de 90% de son réseau constitué de 4G et 5G. Une situation qui s’explique par le fait que l’Autorité indépendante des communications d’Afrique du Sud (ICASA) a mis en place des licences neutres sur le plan technologique qui permettent aux opérateurs de réattribuer le spectre des anciens réseaux vers des services 4G et 5G plus efficaces.