Un défilé de mode, une exposition et des débats portant sur les opportunités et défis de la filière de la floriculture au Rwanda ont marqué la première édition du festival international de fleurs de Kigali. Un événement organisé en décembre pour accompagner les festivités de fin d’année mais avec pour objectif principal de faire connaître la floriculture et de célébrer sa contribution à l’économie du pays, comme l’indique Olivier Kamana, Secrétaire permanent au ministère de l’Agriculture.
«Nous avons pensé à cet événement car on s’est rendu compte qu’avec le temps la floriculture au Rwanda était plus ou moins méconnue et il nous a semblé indispensable de montrer ce que nous faisons. A titre d’exemple, le projet de Bella Flowers est censé disséminer le secteur de la floriculture dans notre pays. C’est aussi une occasion de montrer qu’au Rwanda nous produisons des fleurs qui sont beaucoup estimées sur le marché local et international».
Bella Flowers est une entreprise basée à Rwamagana à l’est du Rwanda qui s’est lancée dans la production et l’exportation de fleurs fraîches coupées sous tutelle du ministère rwandais de l’Agriculture.
Depuis son lancement en 2016, l’entreprise a généré plus de 10 milliards de francs rwandais principalement grâce aux exportations. Un parcours inspirant pour d’autres investisseurs qui veulent se lancer selon Maria Casimiro, responsable marketing de Bella Flowers.
«Cultiver des fleurs n’a rien de sorcier, c’est même un processus très agréable, très beau. Ce n’est pas quelque chose de coûteux ou difficile. Il suffit d’une bonne gestion, de beaucoup de réflexion, de préparations. Ainsi, j’encourage tous ceux qui ont un terrain, même de deux hectares, à le faire. Les banques sont là pour les aider et les encourager à aller de l’avant. Il en est de même pour les autorités en charge de l’exportation. Il n’est pas nécessaire de faire de la culture massive, il faut juste le faire lentement. Nous avons aussi grandi lentement», assure Maria Casimiro.
L’entreprise cultive actuellement 18 variétés de roses sur 40 hectares et prévoit une extensions sur à 45 hectares dans un avenir proche.
Selon le rapport statistique de 2020-2021, le secteur a généré 7.908.050 de dollars, contre 3.145.577 en 2018-2019. L’une des raisons de cette croissance est l’augmentation des volumes de produits floraux expédiés vers les marchés en expansion, même s’il y a encore beaucoup à faire comme le souligne Sandrine Urujeni, chef des opérations à l’Office national de développement des exportations agricoles.
Lire aussi : Niger: le secteur de la vente des fleurs en pleine croissance
«80% des fleurs cultivés par Bella Flowers et d’autres investisseurs sont exportés vers l’Europe, l’Asie et d’autres marchés comme l’Afrique et l’Australie. Nous sommes là pour faciliter l’exportation de leurs produits pour gagner en devises en tant que pays mais aussi pour diminuer la balance des paiements. Avant ces investissements, à peu près dix ans plus tôt, toutes les fleurs utilisées dans le pays étaient importées mais avec Bella Flowers et d’autres projets, nous avons considérablement réduit les importations des fleurs. Nous encourageons les gens à investir dans ce secteur et nous espérons qu’un jour aussi nous pourrons mettre fin à l’usage des fleurs en plastique» dit-elle.
Bien que la performance de l’exportation des fleurs en 2020-2021 en ait surpris plus d’un, elle s’inscrit dans le cadre du plan stratégique plus large de transformation de l’agriculture du Rwanda (2018-2024). Ce plan fixe un objectif ambitieux d’exportation de 34.104.000 tiges de fleurs en 2024, contre 8.500.000 en 2018.