Cette rencontre, organisée par le gouvernement mauritanien, avec l’appui du Comité Inter-Etats pour la Lutte la Sécheresse au Sahel et la Banque Mondiale, réunit plusieurs centaines de participants intervient dix ans après les déclarations de Ndjamena et de Nouakchott qui ont pour objectif de «sécuriser les modes d’existence et les moyens de production des populations pastorales et d’accroître le produit brut des activités d’élevage d’au moins 30 pour cent dans les six pays (Burkina, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad) concernés au cours des cinq prochaines années, en vue d’augmenter significativement les revenus des pasteurs sous un horizon de 5 à 10 ans.»
Ces six pays du Sahel subissent les contrecoups du dérèglement climatique et la recrudescence des conflits armés, deux phénomènes qui frappent les éleveurs-pasteurs de plein fouet. Dans une contribution commune parue le 5 novembre, Mohamed Ould El-Ghazaouani, président mauritanien, Mahamat Idriss Déby, président du Tchad et Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, rappellent que «le pastoralisme assure la sécurité alimentaire et nutritionnelle en fournissant 90% de la viande rouge et 70% du lait. Il contribue à la gestion durable des ressources naturelles et à la lutte contre le changement climatique sur plus de 3 millions de km² (...). Ce mode d’existence dont dépendent directement plus de 20 millions de personnes dans les pays du Sahel est un atout majeur et un puissant facteur d’intégration économique régionale.»
Lors du forum de Nouakchott, Alioune Kane, Secrétaire Général du Groupement National des Associations Agropastorales (GNAP) en Mauritanie, tire un bilan positif des actions inscrites dans le cadre des déclarations de Nouakchott et Ndjamena, adoptées en 2013, en termes d’organisation des communautés agropastorales et de réalisations.
Des avancées dans le cadre de la mise en œuvre du Projet d’appui au pastoralisme dans le Sahel (PRAPS), la promotion de la santé animale, l’organisation de la transhumance…
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Dodo Boureima président du Réseau Bilital Maroobe du Niger, aborde les avancées dans le cadre de la gestion communautaire des parcours pastoraux, les moyens de production et leur sécurisation, la transhumance au delà des frontières, les défis liés au changement climatique, la nouvelle donne créé l’expansion de l’insécurité dans le Sahel, l’orientation des futurs investissements…
Abdou Karim Guèye, directeur Heifer International Sénégal, expose les ambitions de son organisation dans le domaine de l’investissement, pour la modernisation des pratiques agropastorales, la création d’une véritable industrie laitière dans la région, avec une chaîne des valeurs viable, pour éliminer définitivement, les importations couteuses de la poudre de lait, qui grève la balance commerciale de plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et du Sahel et plaide pour un assouplissement des taxes dans le cadre des échanges transfrontaliers.