Semaine de la volaille de Niamey: pour que l’aviculture vole de ses propres ailes

Les éleveurs locaux promeuvent la volaille locale.

Le 29/12/2024 à 17h10

VidéoJusque là dominée par l’élevage traditionnel, l’aviculture du Niger ambitionne de produire suffisamment pour palier les exportations qui représentent près de 70% de la consommation locale. C’est pour apporter sa pierre à l’édifice que l’ONG «Poulailler du pays» organise la première la semaine de la volaille du 24 au 30 décembre à Niamey. Le cheptel avicole compte 9,5 millions de têtes, soit le second en importance après celui des petits ruminants.

Des 40 poulets initialement exposés, il en reste seulement une quinzaine dans la cage de Aïcha Ibrahim, éleveuse de volaille, venue de la région de Maradi pour participer à cette exposition. «J’ai amené une cinquantaine de poulets locaux que j’ai personnellement élevés au village avec l’appui d’une ONG. Je compte bien tout vendre avant la fin de l’exposition», explique l’avicultrice.

Les données compilées par l’Institut national des statistiques indiquent que le cheptel avicole nigérien comptait plus de 9,4 millions de têtes en 2021, soit le second en importance après celui des petits ruminants. L’agriculture au Niger emploie 80 % de la population activent dans ce secteur.

Cette exposition-vente, qui s’inscrit dans le cadre de la semaine nationale de la volaille, vise à booster la capacité de production des éleveurs et promouvoir la consommation locale, «le but c’est de montrer qu’au Niger il y a des aviculteurs professionnels qui sont engagés pour défendre la production et la consommation locales», Islamane Attaib, aviculteur professionnel.

Les aviculteurs du Niger ont fort à faire pour renverser la tendance d’une production locale de volaille qui couvre encore moins de 30% de la demande nationale. De plus, les poules pondeuses locales sont caractérisées par de faibles performances et entrent en ponte avec un faible poids corporel comme le souligne une étude intitulée Production et caractéristiques physico-chimiques des œufs de la poule locale de Niamey.

Cet contribution parue en 2022 indique que «la poule locale de Niamey est caractérisée par une faible production d’œufs et une moindre valorisation des aliments par rapport aux pondeuses commerciales. Une amélioration de ses performances pourrait être envisagée à travers la sélection, le croisement ou la combinaison des deux méthodes». De plus, en décembre 2022, des foyers de grippe aviaire ont été identifiés dans la région de Tahoua et à Niamey, environ 10.000 volailles avaient dû être abattues.

A la semaine de l’aviculture, les éleveurs de volaille venus des huit régions du Niger exposent à l’appréciation des visiteurs, différentes espèces de volailles. «Nous exposons la race Goliath, Majah et la race Bramah. Nous voulons reproduire une grande quantité de ces races pour empêcher l’importation», espère Mamane Ibrahim, un exposant.

Au Niger, les races locales représentent 54,7% du cheptel au rendement plutôt modeste, «j’ai amené plus de 100 pintades et des poulets. Je pense que cette initiative va me permettre de faire un bon rendement et reproduire en plus grande quantité pour satisfaire la demande», ajoute Ibrahim Djeda, exposant également.

Par ailleurs, les revendeurs des accessoires et aliments pour volaille prennent également part à cette exposition pour manifester leurs contributions dans la dynamique de la promotion de la production de volailles au Niger, «nos articles sont indispensables aux activités de l’élevage de la volaille. Nous sommes ici pour accompagner les éleveurs pour un meilleur accès aux accessoires et aliments pour volaille. Nous prodiguons donnons également des conseils aux éleveurs débutants pout tout ce qui a trait à l’hygiène et aux méthodes à suivre pour éviter les maladies et avoir un bon rendement», explique Tayabou Mamane revendeur d’outils et d’aliments pour l’aviculture.


Par Aboubacar Sarki (Niamey, correspondance)
Le 29/12/2024 à 17h10