L’levage: un très gros potentiel faiblement exploité

dr

Le 19/02/2016 à 00h37

La Mauritanie dispose d’un cheptel d’environ 20 millions de têtes pour une population d’environ 4 millions d’habitants. Toutefois, l’impact du secteur de l’élevage sur l’économie du pays reste en deçà de son potentiel.

L’élevage est la principale activité du secteur rural en Mauritanie. Avec un cheptel de plus de 20 millions de têtes de bétail, pour une population d’à peine 4 millions d’âmes, l’élevage occupe une place centrale dans l’économie mauritanienne. Il contribue ainsi significativement à la création de richesse du pays avec 12% du Produit intérieur brut (PIB).Reste que la pratique de l’élevage n’a pas beaucoup évolué en Mauritanie. L’élevage pratiqué est surtout de type extensif même si on assiste timidement, depuis quelques années, à d’autres formes d’élevage : l’élevage sédentaire et l’élevage périurbain.Les principales filières porteuses sont celles des viandes rouges et du lait dont la croissance moyenne annuelle est estimée par la FAO, à 2,1% pour la viande rouge, 2% pour la viande blanche et 1,4% pour le lait.Concernant les viandes rouges, le pays assure son autosuffisance et affiche un potentiel exportable d’environ 17000 tonnes par an. Jadis, la viande mauritanienne était exportée vers certains marchés européens. Actuellement, le pays approvisionne le Sénégal en moutons durant les périodes de fête.Paradoxalement, la production locale de lait ne couvre qu’environ 30% des besoins du pays. Une faible production qui s’explique par la faible productivité du cheptel mauritanien composé de 1,6 million de bovins, 16 millions d’ovins et caprins et 1,4 million de camelins et le faible développement des circuits de collecte et d’approvisionnement du lait.Pour beaucoup d’experts, avec un cheptel aussi important, le pays pourrait facilement assurer son autosuffisance en lait et devenir même un exportateur de produits laitiers. Toutefois, en l’absence d’une politique d’élevage touchant toute la chaine de valeur du secteur, il sera difficile de combler l’important gap entre la production locale et les besoins du pays.Or, les importations du lait coûtent cher au pays en devises. Selon les estimations, les importations du lait coûtent environ 150 millions de dollars par an au pays.C’est pour faire face à cette situation que les autorités ont lancé la construction d’une unité industrielle de production et de conditionnement de lait dans les régions de Néma (1100 kilomètres à l’Est de Nouakchott).Au delà, c’est toute la chaîne de valeur de la filière élevage qu’il faudrait revoir : nouvelles races plus productives, aliments de bétail, circuits d’approvisionnement et de distribution, etc.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 19/02/2016 à 00h37