Le Premier ministre Ousmane Sonko appelle la diaspora à investir dans le pays plutôt que de se limiter aux transferts d’argent. Cette initiative prend la forme d’un emprunt obligataire appelé Diaspora bonds, qui est ouvert depuis le 18 septembre.
L’objectif est de financer le Plan de Redressement Économique et Social (PRES), mobiliser jusqu’à 1.800 milliards de francs CFA et réduire la dépendance du pays aux partenaires financiers internationaux, alors que la dette atteint 119% du PIB.
Le dispositif offre aux Sénégalais de l’étranger une voie sécurisée et transparente pour participer directement au développement du pays, tout en garantissant un retour sur investissement à échéances convenues. La collecte se fait en monnaie locale, protégeant les épargnants contre les fluctuations monétaires et stabilisant la dette pour l’État.
Rouguiatou Aw, enseignante, y voit «une bonne idée de la part de Ousmane Sonko. Beaucoup de Sénégalais vivent à l’étranger, certains ont fait leurs études grâce au financement de l’État, d’autres sont partis travailler avec leurs propres moyens. En tant que patriotes, ceux dont les études ont été financées par le Sénégal ont une dette morale envers le pays. Les autres, partis avec leurs propres moyens, peuvent aussi contribuer en versant une partie de leurs revenus pour soutenir le plan mis en œuvre par le Premier ministre.»
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Pour certains, cette initiative est aussi une opportunité économique. Elle permet un financement inclusif et donne aux investisseurs de la diaspora un rôle actif dans l’économie nationale.
Selon Gérard Gomis, jeune entrepreneur, «le Diaspora bonds permet un financement inclusif pour l’État. ce sont les enfants du pays qui participent au développement économique. Ensuite, pour les contributeurs eux-mêmes, c’est un investissement rentable. En cotisant à ce programme, ils participent tout en valorisant leur argent.»
Mais certains restent prudents et réclament davantage de clarté sur le fonctionnement et les garanties.
Omar Sow, jeune Sénégalais ayant travaillé à l’étranger estime que «tout ce qui commence par une bonne organisation est prometteur… La Diaspora bonds est une bonne idée, mais le gouvernement doit expliquer clairement le processus, les risques et les bénéfices. Les Sénégalais doivent savoir comment leur argent sera utilisé et sécurisé. Dans l’ensemble, l’idée reste positive.»
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Le défi est lancé, celui d’investir pour le pays devient un geste patriotique et concret. La diaspora peut désormais être actrice de l’émergence du Sénégal.