Sénégal. PME et PMI: ces moteurs économiques à l’interminable rodage

Le 21/02/2025 à 08h58

VidéoPrès de 90% du tissu des entreprises et 30% du PIB, à eux seuls ces chiffres justifient l’intérêt que porte le Sénégal à ses PME et PMI. Cette attention sera particulièrement scrutée lors du 4e Forum de Dakar consacré à ces structures qui emploient 60% de la population active mais dont «la plupart opère dans l’informel», alerte la Banque mondiale.

La 4e édition du forum des PME et PMI, qui se termine ce 20 février au Grand Théâtre National de Dakar, met en avant l’innovation et la compétitivité de ces structures économiques. Véritable trame sur laquelle se tisse l’économie sénégalaise, PME et PMI devraient bénéficier de l’augmentation de l’encours de crédit de 600 milliards FCFA en 2024 à 3000 milliards FCFA en 2028 a rappelé, à l’ouverture de cet évènement, le Premier ministre Ousmane Sonko. Pour cette seule année, elles devraient accéder au pacte de financement doté de 1.000 milliards FCFA.

En rassemblant créateurs, institutions financières et structures d’appui, cet événement ambitionne de faire des PME sénégalaises des moteurs de croissance et d’innovation, à l’image des secteurs du textile et de l’habillement. Mor Sow, maître tailleur et fondateur du complexe Excellence Couture revient sur l’importance du forum pour les PME du textile et de l’habillement. «Nous participons à ce forum en partenariat avec la direction des petites et moyennes entreprises. Nous avons un stand où nos produits sont exposés aussi bien au niveau national qu’international. Notre complexe est présent aussi bien au Sénégal qu’à l’international. Nous faisons du ”made in Sénégal” avec une touche bien sénégalaise», affirme-t-il.

La styliste Anne-Catherine Dione, souhaite faire rayonner le ”made in Sénégal” en accordant «une importance particulière aux tissus locaux, qui sont au cœur de mes créations», ce qui fait dire à la journaliste Oumy Ndour «je m’habille exclusivement ”made in Sénégal”».

Anne-Catherine Dione, elle, se réjouit de voir les créateurs locaux valoriser les tissus africains. «C’est une fierté d’étendre notre culture à travers nos matières premières et de voir nos produits consommés à grande échelle», dit-elle avec conviction. Une assurance quelque peu tempérée par le président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal Adama Lam qui reconnaît la difficulté de «créer des emplois de masse et durable dans un laps de temps très court.»

La tâche ne semble donc pas aisée car, malgré leurs chiffres éloquents (près de 90% du tissu des entreprises, 30% du PIB, 60% de la population active) «une grande partie opère dans le secteur informel», comme l’a rappelé la directrice pays de la Banque mondiale, Keiko Miwa.




Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 21/02/2025 à 08h58