Lors d’un panel intitulé: «Unions monétaires: l’avenir de l’Afrique est-il en train de se jouer ?», organisé dans le cadre de la 3-ème édition de l’Africa financial industry summit (AFIS), les panélistes ont mis en exergue les défis auxquels fait face le continent africain, notamment son économie dans un contexte marqué par l’inflation et le renchérissement du coût de la vie.
Ainsi, le gouverneur de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), Jean-Claude Kassi Brou, a indiqué que la création d’une monnaie africaine est faisable, notant que la question des paiements dans une Afrique de près de 1,5 milliard d’habitants est une grande préoccupation.
La création d’une monnaie africaine nécessite un système de paiement efficace et fiable, a-t-il dit, précisant que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) qui a été établie en 2020, a un grand potentiel. «Pour transformer ce potentiel en une réalité concrète en termes de croissance économique, il faut des systèmes de paiement efficaces», a-t-il estimé.
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Il a souligné que la monnaie locale est un mécanisme qui facilitera le commerce et les investissements intra-africains, relevant qu’elle permettra également d’atteindre des taux d’inflation faibles.
Pour sa part, le Gouverneur de la banque nationale d’Angola, Manuel António Tiago Dias, a indiqué que la formation d’une union monétaire africaine renforcera la position économique du continent. M.Tiago Dias a, à cet égard, précisé que cette mesure devrait faciliter les échanges commerciaux entre les pays africains, faisant savoir que les niveaux des échanges au niveau du continent sont faibles.
De son côté, le Gouverneur de la Banque Centrale de Madagascar, Aivo Andrianarivelo, a affirmé que la création d’une nouvelle monnaie est tributaire de l’instauration d’un climat de confiance et la facilitation des transactions entre les pays africains.
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Il a également souligné que l’Afrique ne peut avoir une monnaie locale sans la circulation libre des populations dans la cadre de la ZLECAF, appelant dans ce sens à créer une régulation autonome unique qui contrôle toutes les transactions intra-africaines.
D’autre part, M. Andrianarivelo a noté que les nouvelles formes de monnaies qui émergent à savoir, le mobile money, le crypto et la CBDM (central bank digital money) évoluent beaucoup et de manière rapide, ce qui nécessite de prendre les mesures nécessaires pour réglementer le secteur.
Organisée les 15 et 16 novembre par le groupe Jeune Afrique Media, en partenariat avec la Société financière internationale (SFI), entité du Groupe de la Banque mondiale consacrée au secteur privé et la République du Togo, la 3-ème de l’AFIS a pour objectif de construire une industrie financière africaine de classe mondiale.