«Il est important d’essayer d’accélérer et de prélever ces paiements. Un retard supplémentaire entraînera un manque de confiance», a déclaré M. Adesina lors d’une conférence de presse tenue lundi à Harare.
Le Zimbabwe a accepté en 2020 d’indemniser les agriculteurs blancs locaux dont les terres ont été prises par le gouvernement à partir de 2000 pour réinstaller des familles noires, dans l’une des politiques les plus controversées mises en place par l’ancien président Robert Mugabe.
L’annonce de la BAD intervient après que d’anciens agriculteurs ont refusé une proposition initiale pour recevoir un paiement dans 10 ans via des bons du Trésor.
M. Adesina a relevé que la nouvelle proposition «aiderait à tirer parti des marchés des capitaux pour financer l’indemnisation sans ajouter de dette au Zimbabwe», notant que 91% de la dette multilatérale du pays et 61% de sa dette bilatérale sont en souffrance.
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Ce pays d’Afrique australe, qui a accumulé plus de 14 milliards de dollars de dette extérieure jusqu’à septembre 2022, n’a pas été en mesure d’obtenir un financement auprès d’organismes comme le Fonds monétaire international (FMI) depuis plus de deux décennies en raison de ses arriérés.
En juillet 2020, le gouvernement zimbabwéen avait approuvé un accord visant à indemniser les fermiers blancs. Le gouvernement avait annoncé son intention d’utiliser les revenus miniers pour collecter les 3,5 milliards de dollars nécessaires.
Le gouvernement Mugabe avait entrepris, il y a deux décennies, une politique agraire largement critiquée en procédant parfois à des expulsions violentes de 4.500 fermiers blancs pour redistribuer leurs terres à 300.000 familles noires, en affirmant qu’il s’agit de corriger des déséquilibres fonciers coloniaux.
L’actuel président zimbabwéen, Emmerson Mnangagwa, a indiqué que la réforme agraire ne pouvait pas être abrogée mais que le paiement d’une compensation était essentiel pour rétablir les liens avec les pays occidentaux.