Gabon: Ali Bongo est le préféré des investisseurs, selon Exotix Partners

L'usine d'huile de palme du leader mondial Olam. DR

Le 15/09/2016 à 09h55, mis à jour le 15/09/2016 à 11h29

Des analystes de deux banques d'affaires affirment que les investisseurs préfèrent voir la confirmation de la victoire d'Ali Bongo. Le Gabon, sous sa férule, a réussi, mieux que les autres pays pétroliers de la région, à diversifier son économie. Les fruits en seront visibles dans quelques années.

En voilà une nouvelle qui ravira les partisans du président gabonais, Ali Bongo, en ayant l'effet d'une bombe dans le camp d'en face. Interrogé au téléphone par l’agence Bloomberg, Cameroun, économiste chez Exotix Partners a été on ne peut plus clair. "Les investisseurs obligataires le préfèrent (Ali Bongo, ndlr) comme président". Il explique sa position par le fait que le président gabonais "en a fait beaucoup plus que les autres pays producteurs de pétrole pour diversifier son économie".

Les obligations Gabon 2024 se portent bien

Même son de cloche chez Standard Chartered Bank Plc. Samir Gadio, le directeur de la Stratégie pour l’Afrique de cette banque d’affaires, explique que "les obligations souveraines gabonaises ont récupéré une bonne partie de leurs pertes post-électorales, parce que les investisseurs ne se sont pas inquiétés outre mesure".

Si Bloomberg a tenu à avoir l’avis des investisseurs, c’est parce que justement, les obligations en question, dont la maturité tombe le 12 décembre 2024, ont perdu 1,4% ce mois de septembre, soit la plus forte baisse des fonds de 17 pays subsahariens qu’il suit. Néanmoins, ils ont repris une bonne partie des pertes qu'elles avaient cumulées auparavant. Les revenus des obligations "Gabon 2024" ont augmenté de 77 points de base depuis le scrutin du 27 août 2016. 

Une diversification payante

La position des analystes s’explique avant tout par le fait qu’Ali Bongo s’est montré fin stratège sur le plan économique. Dans l'exploitation forestière, il a demandé aux entreprises étrangères de procéder à une transformation locale et donc d’installer des unités de coupe. Le bois n’est plus exporté brut sans que les Gabonais ne profitent de la valeur ajoutée.

De même, l’économie se diversifie grâce notamment à la création de plantations d’huile de palme et d’hévéa, avec un objectif clair de transformation avant exportation. Ainsi, dans quelques années, l’huile et le caoutchouc gabonais pourront concurrencer l’exploitation pétrolière en termes de rentrées de devises.

Enfin, concernant le pétrole, désormais les entreprises françaises sont mises en concurrence avec des chinoises, sud-africaines, américaines, australiennes... Les revenus du pétrole, dont seuls 20% étaient captés par l’économie gabonaise, devraient augmenter pour atteindre 40%, grâce notamment à la création de la Gabon oil company (GOC).

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 15/09/2016 à 09h55, mis à jour le 15/09/2016 à 11h29