"Cette demande fait suite à la réquisition des actifs et du personnel et à la résiliation brutale de la concession de service public de production, de transport et de distribution d’eau potable et d'énergie électrique par la République du Gabon le 16 février", ajoute Veolia dans un communiqué.
"La résiliation et la réquisition sont illégales" et "ont causé un très grave préjudice" à la société, ajoute le groupe, dénonçant des "actes brutaux".
Veolia porte ce différend devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi).
L'Etat gabonais a rompu son contrat avec la SEEG, pourtant renouvelé pour cinq ans en mars 2017, pour "dégradation de la qualité du service rendu aux usagers".
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Depuis cette résiliation, l'entreprise comme le gouvernement gabonais multiplient les interventions dans les médias et les accusations mutuelles, sur fond de désaccord sur le montant d'investissements de chacune des parties.
Après "l'expropriation brutale et soudaine de notre filiale, la SEEG, nous avons fait l'objet d'une campagne de diffamation considérable", a dit à l'AFP Helman le Pas de Sécheval, secrétaire général du Groupe Veolia, joint par téléphone vendredi.
"Nous avons considéré que le moment était venu de mettre un terme à tout ça", a-t-il ajouté.
Le Gabon estime que Veolia n'est "pas au rendez-vous" tandis que le groupe répond que les règles du contrat initial en termes d'investissements publics "n'ont pas été respectés".
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Le gouvernement gabonais avait aussi accusé mardi 27 février l'entreprise française de pollution sur son sol.
"Sur la quasi-totalité des sites exploités par la SEEG, il existe d'importants dégâts environnementaux", avait déclaré Alain-Claude Bilie By Nze, ministre de la Communication.
"Il y a eu diffusion de rumeurs par le gouvernement gabonais", a rétorqué vendredi Le Pas de Sécheval, indiquant que Veolia a "démenti chaque allégation".
La SEEG, présente depuis 1997 au Gabon dans le cadre d'un partenariat public-privé, avait le monopole de la distribution de l'eau et de l'électricité dans le pays. Elle est cependant souvent critiquée pour les nombreuses coupures de courant et autres pénuries d'eau à Libreville et en provinces.