Afrique centrale: un projet pour promouvoir la vente légale des bois tropicaux à la Chine

VidéoUn nouveau projet est en gestation en Afrique centrale pour la promotion du commerce légal des bois tropicaux à destination de la Chine. L’avant-projet a été paraphé à Yaoundé entre la Commission des forêts d’Afrique centrale et le gouvernement allemand.

Le 26/09/2022 à 07h23, mis à jour le 26/09/2022 à 07h45

Le projet, qui s’intitulera «Promotion du commerce des bois tropicaux et des produits dérivés légaux et/ou durables tout au long de la chaîne d’approvisionnement de l’Afrique centrale vers les marchés internationaux en passant par le Chine», intégrera 6 pays. Il s'agit du Cameroun, du Congo, de la République centrafricaine, du Gabon, de la République démocratique du Congo et de la Guinée équatoriale.

A l'origine de cette initiative, l’Association technique internationale des bois tropicaux (ATIBT) qui pense que sur 55 millions d’hectares de concessions forestières en Afrique centrale, seules 18% sont légales ou certifiées. Egalement, 60 à 80% des exportations de bois et de produits de bois ont pour destination la Chine, où, une fois arrivés, ils sont transformés en produits finis qui sont commercialisés dans le pays et sur les marchés internationaux. En Chine, les importations de bois tropicaux issus des pays d’Afrique centrale oscillent entre 7 et 10 millions de mètres cubes.

Pékin s'est pourtant munie d’un nouveau code forestier qui inclut en son article 65 qu’il est interdit d’acheter, de transporter et de transformer du bois illégal. Ce code s’applique également aux bois importés, selon les experts. Il est donc indiqué d’introduire des contrôles crédibles de la légalité des bois tropicaux importés par la Chine. Ce qui augmentera à moyen et à long terme la demande et les investissements pour la gestion légale et durable des forêts et soutiendra le commerce fondé sur les règles de base dans les pays d’Afrique centrale. Ainsi, des conditions de concurrence de plus en plus légales et équitables seront établies pour l’industrie.

En outre, l’augmentation de la production de bois légal entraînera une augmentation des recettes fiscales dans les pays concernés et permettra aux populations locales, en particulier celles vivant dans les zones rurales, de bénéficier d’emplois légaux.

Le futur projet sera défini dans le cadre d’une mission de formulation avec la Commission des forêts d’Afrique centrale (COMIFAC) et ses Etats membres producteurs de bois. La COMIFAC assurera la tutelle politique de ce projet et sera chargée de l’orientation, de l’harmonisation et du suivi des politiques forestières et environnementales dans la sous-région.

Après la signature de l’accord d’avant-projet, chaque Etat concerné devra donner son accord définitif pour la mise sur pied effective de ce projet innovateur.

Par Jean-Paul Mbia (Yaounde, correspondance)
Le 26/09/2022 à 07h23, mis à jour le 26/09/2022 à 07h45