En voyant l'état dans lequel se trouve désormais le Parlement gabonais, on est tenté de se poser la question de savoir s'il s'agit du résultat de simples manifestations ou d'actes criminels savamment orchestrés. La Présidence gabonaise n'a, quant à elle, aucun doute sur le caractère prémédité de longues dates.
Dès l’annonce des résultats donnant Ali Bongo gagnant avec 49,85% des voix, une horde de partisans de Jean Ping ont quitté son quartier général pour s’orienter vers le palais du Parlement gabonais, le Sénat et l’Hôtel de Ville de Libreville. L’intention n’était pas de manifester mais clairement de mettre le feu, afin de créer un chaos dans la capitale. L’objectif a été en partie réussi. Au passage, des biens de personnes privées, des agences bancaires, des boutiques et plusieurs voitures subiront le même sort. N’eut été la retenue des forces de l’ordre qui ont reçu des instructions claires pour ne pas répondre à la provocation, le Gabon allait faire face à un très lourd bilan.
La Présidence gabonaise semble s’y être préparée et affirme que "la violence était inévitable avec des heurts qui étaient planifiés et prémédités", dans un communiqué parvenu ce samedi à Le360 Afrique. Et d’ajouter que : "comme il l’avait annoncé s’il perdait l’élection, Jean Ping a fait descendre des jeunes militants dans plusieurs lieux stratégiques de Libreville pour des opérations armées, ciblées et coordonnées". La manière de procéder montre clairement que "ces agitateurs ont coordonné des attaques sur des lieux symboliques de l’Etat". Ainsi, toujours selon le même communiqué, "les guérites de l’Assemblée nationale ont été incendiées et une tentative d’incendie de l’hôtel de ville et du Sénat a été empêchée".