Au moment où la France a clairement emprunté la voie de la partialité en allant dans le sens de Jean Ping,, l’Union africaine choisit celle de la légalité. En effet, le président en exercice de l’UA, Idriss Deby Itno, a purement et simplement demandé à l’opposition et au parti au pouvoir de "privilégier le dialogue et la concertation dans le strict respect des procédures légales et constitutionnelles".
Le président Deby a aussi proposé la médiation de l’Union africaine et appelé les candidats à recourir aux "instruments pertinents de l'UA, pour trouver une solution à la crise née du contentieux électoral".
C’est une position que l’on peut qualifier d’historique, puisque l’Union africaine a souvent été influencée par les pays occidentaux. Or, aujourd’hui, cet appel à recourir aux voies légales gabonaises tranche avec ce que veut imposer la France qui, sous-couvert de l’Union européenne, s’est rangée dans le camp de Jean Ping. La France demande, en effet que les résultats soient affichés bureau de vote par bureau de vote. Exactement, ce que souhaite Jean Ping qui ne veut pas aller devant la Cour constitutionnelle.
Il s’agit d’une procédure que ne prévoient ni la Constitution, ni la loi électorale gabonaises. En effet, en cas de contestation des résultats, les candidats peuvent faire un recours devant la Cour constitutionnelle comme c’est le cas dans tous les pays francophones d’Afrique.
Beaucoup se posent d’ailleurs la question de savoir pourquoi La France veut, aujourd’hui, qu’on procède à un recomptage des voix, alors qu’en 2010, lors des élections ivoiriennes, elle s’était catégoriquement opposée à la demande formulée alors par Laurent Gbagbo.
A l’époque, Jean Ping, alors président de la Commission de l’Union africaine, avait clairement refusé au président ivoirien Gbagbo le droit au recomptage. Mais, aujourd’hui, les choses ont tourné, la France et Jean Ping ont des positions qui font sourire les observateurs.