Vidéo. Gabon: Jean Ping persiste et signe qu'il est "le président élu par les Gabonais"

VidéoTendez bien l'oreille! Jean Ping persiste et signe. il est "le président élu par les Gabonais... Il s'agit d'"un déni de justice". Et plus loin, il affirme qu'il fera "respecter la vérité des urnes". Et à nouveau, il s'est autoproclamé président. Pour la rue gabonaise, le match est plié.

Le 24/09/2016 à 18h01, mis à jour le 24/09/2016 à 18h27

Le candidat malheureux à l’élection présidentielle gabonaise, Jean Ping, a finalement réagi à la décision de la Cour constitutionnelle de valider la victoire d’Ali Bongo Ondimba de la présidentielle du 27 août dernier avec 50,66% des suffrages. Jean Ping a souligné que «la Cour constitutionnelle a retiré aux Gabonais le droit de choisir». Il a dénoncé un «déni de droit» après la validation de la Cour constitutionnelle de l’élection d’Ali Bongo. «Je ne reculerai pas. Président clairement élu des Gabonais, je demeure à votre côté pour défendre votre vote et votre souveraineté». Il a critiqué la décision de la Cour en dénonçant une décision «inique» et le «parti pris» de celle-ci.

Alors que la Cour constitutionnelle a confirmé et définitivement déclaré Ali Bongo vainqueur de l'élection présidentielle du 27 août, Jean Ping campe sur sa première position.

Est-ce de vaines déclarations d'un candidat qui sait que les jeux sont faits, mais qui veut maintenir ses militants mobilisés? Une sorte de barroude d'honneur? Beaucoup le pensent.

Pour sa part, son chargé de la communication, Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, s’est dit «peiné» pour le pays, mais pas «surpris».

Toutefois, l’opposition gabonaise sonnée par la décision de la Cour constitutionnel n’a pas pour le moment choisi un mot d’ordre à suivre. Selon le chargé de communication de Ping, «il n’y a pas de message qu’on envoie ce soir aux militants de l’opposition, il y a un sentiment de dégout par rapport à ce qui s’est produit, qu’on exprime, c’est tout. On n’envoie aucun message, ni pour faire ni pour ne pas faire. La violence au Gabon est une violence d’Etat qui s’exerce sur les gabonais, ce n’est pas la violence de Ping».

En tout cas, dans les grandes villes gabonaises c’est le calme qui prévaut. Pour beaucoup de gabonais, «le match est joué» et beaucoup ont peur de manifester ayant en mémoire les violentes émeutes d’il y a quelques jours.

l'Union africaine prend acte

Pour le moment, la capitale gabonaise, Libreville, a pratiquement repris le cours d'une vie normale. La circulation automobile y est fluide, même si les forces de sécurité sont visibles à tout bout de rue, conférant aux habitants un sentiment de sécurité. Cela laisse penser que les violences qui ont eu lieu dans la journée du 31 août, lors de la diffusion des résultats provisoires par la Commission électorale (CENAP), ne se répéteront pas.

Avec la décision de la Cour constitutionnelle, Ali Bongo, 57 ans, peut entamer désormais son second mandat de 7 ans à la tête du Gabon. «J’attends réunir très rapidement les conditions d’un dialogue politique ouvert à tous ceux qui le voudront», a souligné Ali Bongo, ajoutant que «tous les responsables politiques, y compris les candidats malheureux de la présidentielle, à travailler avec moi, dans le respect de nos différences». Dans sa première déclaration après la décision de la Cour».

L’Union africaine par la voix de son président Idriss Déby Itno a dit qu'elle a «pris acte du verdict». L’Union européenne a pour sa part appelé les parties prenantes à «s’abstenir de recourir à la violence».

Par Kofi Gabriel
Le 24/09/2016 à 18h01, mis à jour le 24/09/2016 à 18h27