Les résultats de l’élection présidentielle ont laissé des traces, des bastions du parti au pouvoir étant passés à l’opposition. En conséquence, il fallait réagir et corriger le tir rapidement avant les prochaines échéances électorales.
Et pour Ali Bongo, «l’adversaire le plus redoutable, c’est celui qui est dans la maison», faisant allusion à certains barons du parti démocratique gabonais (PDG) qui sont en collision avec l’opposition pour fragiliser le parti au pouvoir. Pour lui, ces personnes bien identifiées constituent une sorte de virus «dans le corps pour vous déclencher le cancer». Partant, explique t-il, «dans les mois à venir, nous allons faire notre propre check-up médical».
En attendant, Ali Bongo Ondima, qui avait promis de placer le 11e congrès ordinaire du PDG sous le sceau de la régénération et de la revitalisation, a procédé au renouvellement de 95% des membres du bureau exécutif du parti.
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Le nouveau secrétaire général, Eric Dodo Bouguendza, aura la lourde tâche de reconquérir quelques bastions du parti qui sont passés dans l’opposition. Il sera appuyé dans cette tâche par un comité de cinq membres dont quatre nouveaux promus.
Toutefois, le parti compte désormais mettre l’accent sur ses bases. «Il faut qu’on se dise les choses franchement. Notre salut, comme nos belles victoires, sont entre les mains de la base du parti», a souligné le président Ali Bongo lors de la clôture du congrès du PDG.
Ainsi, pour plus de proximité avec la population, des secrétaires nationaux ont été nommés au niveau des neuf provinces que compte le pays. Signe du changement, aucun des secrétaires nationaux n’est issu de la région qu’il chapeaute. Chacun travaille en étroite collaboration avec les membres du bureau politique de chaque région et est chargé de l’exécutif des instructions de la direction du parti.
Avec ce renouvellement, Ali Bongo souhaite renouer avec sa base électorale, souvent marginalisée par les «barons» du parti qui ont été obligés de céder leur place à de nouveaux membres à même d’insuffler un nouveau sang au parti. Et le président Ali Bongo explique que le changement ne s’arrêtera pas au renouvellement des membres du bureau exécutif.
Par ailleurs, il est désormais interdit aux membres du PDG, parti au pouvoir depuis près de 50 ans, de créer des courants au sein du parti, et ce dans le but de préserver son unité.