Gabon: en l’absence de Ali Bongo, Jean Ping appelle à l’insurrection

Ali Bongo et Jean-Ping

Ali Bongo et Jean-Ping. dr

Le 17/12/2018 à 11h21, mis à jour le 17/12/2018 à 11h24

Après un long silence, la maladie du président Ali Bongo semble donner des ailes à son principal opposant, Jean Ping. Après avoir livré un discours se voulant rassembleur, il appelle désormais ses partisans à l’insurrection.

La maladie du président Ali Bongo semble donner du tonus à son principal opposant, Jean Ping. Après une longue résignation qui a suivi l’élection présidentielle d’août 2016, l’homme a retrouvé sa verve dans le sillage de l’accident vasculaire cérébral (AVC) qu’a subi le président Ali Bongo en octobre dernier.

Ainsi, après un discours au cours duquel il a appelé au rassemblement des Gabonais derrière lui, dans le sillage du débat sur la vacance du pouvoir, le revoici qui appelle ses partisans à l'insurrection, lors d’un discours offensif et tranché contre le pouvoir, prononcé le samedi 15 décembre dernier, à son Quartier général de Libreville.

Un discours diamétralement opposé à celui du 3 novembre dernier, au cours duquel il appelait ses compatriotes à «l’apaisement». Il faut dire qu’entre ces deux discours, il y a eu l'état rassurant du président gabonais, dont l’évolution de l'AVC esr favorable.

Ali Bongo retrouvant ses capacités physiques, la vacance du pouvoir s’éloigne de jour en jour au grand malheur de certains opposants qui aspiraient rapidement à des élections présidentielles anticipées.

On comprend, en conséquence, pourquoi Jean Ping, qui se proclame toujours comme étant le président élu, radicalise son discours.

«Je ne vous retiens donc plus, la voie est bien libre, vous pouvez foncer, c’est le moment», a t-il souligné à l’adresse de ses partisans, le samedi 15 décembre dernier, devant quelques centaines de partisans.

Insistant d’avantage, il leur adresse, «la voie est libre, allez-y carrément, n’hésitez plus», se justifiant d’avoir «épuisé tous les autres arguments».

Suite à cet appel, ses partisans ont voulu improviser une marche, qui a été rapidement dispersée par la police. 

Avec cette sortie, l’opposant qui se réclame toujours président, joue sur l’absence du président Ali Bongo, toujours en convalescence au Maroc et absent du pays depuis bientôt 2 mois, mais qui retrouve peu à peu ses capacités, mettant fin aux rêves des opposants qui pariaient sur son incapacité à continuer à diriger le pays.

Par Kofi Gabriel
Le 17/12/2018 à 11h21, mis à jour le 17/12/2018 à 11h24