Laccruche “a été placé sous mandat de dépôt” pour “détournement de fonds publics et blanchiment”, a affirmé maître Anges Kevin Nzigou, qui dénonce une “affaire politique”.
Trois autres ministres devaient également passer devant le juge d’instruction vendredi, selon le quotidien pro-gouvernement L’Union. Contacté par l’AFP, le bureau du procureur n‘était pas en mesure de répondre dans l’immédiat.
Nommé directeur du cabinet présidentiel en 2017, Laccruche, 39 ans, avait pris une importance considérable sur la scène politique gabonaise après l’accident vasculaire cérébral (AVC) du président Bongo en octobre 2018, qui avait laissé le président très affaibli.
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Mais en novembre, au moment où Ali Bongo entamait un retour sur la scène médiatique, Laccruche avait été écarté de la présidence, marquant le coup d’envoi d’une opération anti-corruption visant plusieurs hauts responsables de l’administration gabonaise, tous proches de Laccruche.
Ce dernier a finalement été interpellé mardi 3 décembre, le lendemain de son éviction du gouvernement, où il avait été placé peu de temps auparavant à la tête d’un ministère sans pouvoir.
“On ne nous a pas dit ce qu’on lui reproche”, affirme son avocat, pour qui l’affaire “n’a rien de judiciaire”.
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La justice s’intéresse notamment à la Dupont Consulting Company, une société privée administrée par Grégory Laccruche, frère de l’ancien directeur de cabinet, la soupçonnant d’avoir détourné de l’argent public à l’occasion de contrats avec l’entreprise publique Gabon Oil Company (GOC), dont le directeur général, Patrichi Tanasa, incarcéré jeudi, est lui aussi un proche de Brice Laccruche Alihanga.
Selon L’Union, en deux ans, 85 milliards de francs CFA (129 millions d’euros) se sont ainsi “volatilisés” au sein de la GOC.