Alors que les pays qualifiés pour la Coupe d'Afrique des nations de football Côte d'Ivoire 2023, se préparent à affronter cette échéance qui passe par la phase éliminatoire de la Can, à la surprise générale, le ministre gabonais des Sports, annonçait dans une lettre adressée à la fédération locale, l'incapacité du gouvernement à faire jouer des matches amicaux à l'équipe nationale, les panthères.
La décision des autorités sportives semble ne pas avoir évolué au grand dam du public sportif qui n'en peut plus avec de difficiles épisodes de son équipe fanion, depuis la dernière CAN du Cameroun. «C'est une mauvaise décision. Si on ne joue pas les matches amicaux, comment va-t-on savoir si l'équipe est bonne ou pas?», s'interroge Lorenzo Ekang Bengone, supporter des panthères du Gabon.
Cette décision du ministère des Sports est motivée par les tensions de trésorerie. Au regard de la crise économique et financière que traverse le pays, en effet, «il semble difficile de mobiliser les ressources financières permettant de prendre en charge, dans un intervalle relativement court, les deux matchs amicaux entre le 21 et le 29 mars 2022 et les quatre matchs officiels des éliminatoires de la Can 2023 prévus du 1er au 14 juin 2022. Sans oublier que la relance du championnat national (…), devenu crucial, est actuellement à l’étude au sein du gouvernement», a affirmé le patron du département des Sports. L'argument est certainement de taille, mais bien mal digéré à Libreville. «J'aurais bien aimé voir notre équipe nationale jouer à l'instar des autres équipes. C'est vraiment dommage alors que les panthères étaient partis sur une dynamique au sortir de la Coupe d'Afrique des nations de football au Cameroun», déplore Kevin Biyogue, un autre supporter des panthères du Gabon.
Mais selon bien d'autres personnes, la décision du ministre gabonais des Sports de sevrer les panthères de matches amicaux, avant les éliminatoires de Côte d'Ivoire 2023, n'est pas une surprise.
«Il fallait s'y attendre déjà qu'il n'y a pas de championnat, malgré tout l'argent que la FIFA donne pour développer notre sport», ajoute un autre observateur du football gabonais.
Le Gabon ne participera pas aux journées FIFA. Une mauvaise nouvelle pour les fans de la Sélection nationale qui vont devoir se contenter du Championnat national. Après avoir pris un arrêté interdisant la pratique des activités sportives pendant deux ans, conformément au plan de riposte national contre le Covid-19, le gouvernement autorise à nouveau l'ouverture des salles de sport et des stades. La décision du chef de l'Etat Ali Bongo de lever l'ensemble des restrictions sanitaires sonne le coup d'envoi du national foot, selon Franck Nguema, ministre des Sports.
«A ceux qui n'y croyaient plus. A ceux qui pensaient à une chimère ou qui se disaient que l'Etat est incapable de relancer le championnat, faute de moyens financiers, je vous annonce que le gouvernement est prêt à organiser le championnat professionnel. Mais nous n'allons pas le faire au petit bonheur de la chance. C'est sur la base des recommandations du comité de suivi des journées de réflexion de mai 2021 sur le football gabonais», a martelé le ministre des Sports.
La reprise du championnat reste cependant soumise à quelques préalables. A l’instar des visites médicales des joueurs et arbitres, la reprise des entrainements des clubs de D1 et D2, ou encore l’homologation des contrats et délivrance des licences des joueurs. Il était temps que le championnat reprenne après deux ans d’inactivité en raison de la crise sanitaire.
Cette situation a d’ailleurs emmené la Confédération africaine de football (CAF) à écarter le Gabon des compétitions africaines de clubs, pour le compte de cette saison.