La Cour des comptes de Guinée entre en fonction

Les dix Conseillers maîtres de la Cour des comptes de Guinée ont prêté serment mercredi 6 avril devant le Premier président de l’institution, Mohamed Diaré. Une dernière étape qui était attendue avant le démarrage des activités de la cour.Cérémonie riche en symboles, car la Guinée se dote ainsi pour la première fois de son histoire d’une Cour des comptes. Cette prestation de serment s’est déroulée en présence des présidents de la Cour constitutionnelle, du Conseil économique et social, du ministre de la Justice et de l’ambassadeur de France en Guinée.Ce mercredi 6 avril, ces conseillers maitres qui ont désormais statut de magistrat ont solennellement juré de «bien et loyalement remplir leurs fonctions». Ils ont également promis de les exercer en toute indépendance, impartialité et objectivité dans le respect de la Constitution guinéenne.Enfin, ils se sont engagés à garder le secret des délibérations et des votes, et d’observer en tout, la réserve, l’honneur et la probité que leurs nouvelles fonctions leur imposent.Selon les dispositions constitutionnelle, la Cour des comptes est chargée de veiller à la régularité des comptes des collectivités territoriales et locales, des établissements publics, des entreprises publiques et parapubliques et de tout organisme et institution bénéficiant de concours financiers de l’Etat.Elle a également pour mandat de vérifier la moralité des comptes de campagnes électorales des partis politiques et les déclarations de biens du Président de la République et des hauts fonctionnaires.Au regard de cette mission qui s’annonce délicate, Maître Goureissy Sow, le Commissaire général du gouvernement à la Cour des Comptes, a encouragé tous les membres de l’institution à travailler avec professionnalisme et dans l’impartialité. «Seul votre travail est votre moyen de défense. Il vous appartient désormais de prouver que votre choix a été judicieux», a-t-il conseillé.Rappelons que cette Cour des comptes est présidée par Mohamed Diaré. Un ancien ministre de l’Economie et des finances sous le premier quinquennat de Condé (2010-2015). Ses détracteurs brandissent d’ailleurs son passage à la tête de ce département ministériel comme un handicap, estimant qu’il ne peut évaluer, fut-il a posteriori, sa propre gestion des finances publiques.En recevant le serment de ses collègues, il a rappelé l’impérieuse obligation de contribuer à la sauvegarde du patrimoine public, et de lutter efficacement contre le détournement des deniers publics, la corruption et toute infraction économique. «Le contrôle doit établir la sincérité et la régularité des comptes, le respect des règles de procédures établies par les lois et règlements dans le cadre d’une gestion saine des finances publiques», a-t-il affirmé.